Etire tout ton corps en quelques minutes !

Etire tout ton corps en quelques minutes !

Tu sens ton corps tout raide et tendu pendant ta journée de travail ?

A la fin de la journée, tu as l’impression d’être comme une crevette cuite qu’il faut douloureusement déplier ?

J’ai une petite séance pour toi, et devine quoi : tu n’auras même pas à te lever de ta chaise de bureau pour la faire !

Et oui, le yoga sur chaise, c’est aussi du yoga. C’est parti !

Alors, ça t’a plu ?

Télécharge ta séance en pdf pour l’imprimer ou l’enregistrer sur ton ordi !

 

Planter des graines : persévérance et puissance de nos échecs

Planter des graines : persévérance et puissance de nos échecs

Lundi soir, je suis allée courir. Première fois depuis 2 ans et demi. Et j’ai réussi à courir 7 kilomètres sur 45 minutes sans m’arrêter (mon frère, le coureur de la famille a dit « pas dégueu pour une reprise ». J’étais déjà fière de ma performance, mais là j’étais au taquet de la fierté !). C’est assez incroyable pour moi qui ai couru dans ma vie pendant 5 semaines, le temps de me prouver que je pouvais passer de 3 minutes d’affilée à 45 minutes. Et puis j’avais lâché l’affaire, en me trouvant 457 excuses pour lesquelles non, je n’allais pas courir. 

A la reprise après une aussi longue pause, je ne m’attendais pas à courir autant, en souffrant aussi peu et sans bataille mentale (il se passe un sacré bazar dans ma tête quand je cours généralement). Alors, je me suis fait la liste de toutes les raisons pour lesquelles j’avais dépassé mes attentes : la température optimale, la  période favorable de mon cycle, la forêt magnifique, mon mari qui courait avec moi à mon rythme, ma capacité renforcée après 2 ans d’entreprenariat à dépasser mon inconfort, ma meilleure capacité à me détacher de mes pensées… 

Et finalement, non, la seule vraie raison, c’est qu’il y a 2 ans et demi, j’avais fait le travail d’apprendre à courir (oui, j’ai appris la posture, le souffle…), et j’avais expérimenté ça dans mon corps, de courir pendant 45 minutes. 

Alors que j’avais vécu ça comme un échec d’avoir abandonné mon projet de courir, j’avais en fait planté des graines. Et il y a plein de choses dans notre vie, d’échecs perçus, qui sont en fait des graines qu’on plante et qui germent plus tard. Des fois on arrive à le voir, des fois on ne le voit pas. Pourtant, Nelson Mandela le disait, « soit je gagne, soit j’apprends ». Parfois l’apprentissage, on ne le voit pas, on ne voit que l’échec : « bah, je suis pas faite pour courir, c’est pas pour moi, blablabla ». Et on ne réalise pas qu’on apprend, que notre corps se rappelle, que quelque chose en nous se souvient, a acquis des compétences. 

Rappelez vous de ça la prochaine fois que vous voyez une situation comme un échec. Oui, on a le droit d’être déçues, frustrées, dégoûtées. Mais on peut aussi garder une petite voix à l’intérieur de nous qui dit « tu plantes des graines pour l’avenir, ça ressortira à un moment ou à un autre ». Et peut-être qu’on verra plus tard quelles graines ont permis une réussite, un projet abouti, une fierté personnelle, un challenge réussi. Et peut-être qu’on ne fera pas le lien, et on s’en fiche, c’est pas ça qui est important. 

Ce qui est important, c’est que d’avoir cet élément en tête, ça nous permet aussi de continuer à persévérer quand ça devient compliqué. Parfois, on a envie d’avoir des résultats alors même qu’on vient à peine d’entamer le process. Pourtant, c’est le concept même de semer des graines : le planteur d’ananas ne s’attend pas à ce que l’ananassier (oui, j’ai décidé que ça s’appelait ainsi) donne des fruits le lendemain du jour où il l’a planté. Non, il attend patiemment un nombre incroyable de mois avant que l’ananas soit prêt… Sans être sûr qu’il puisse un jour déguster ou vendre son ananas… Mais il aura entre temps amélioré sa technique, appris ce que ses ananassiers préféraient comme température ou comme taux d’humidité, quelles bestioles viennent le grignoter et comment les éloigner… Et la prochaine fois, il plantera à partir de cette connaissance là… 

Donc voilà : une graine planté il y a 2 ans et demi a vu le jour avant-hier, alors même que je ne m’y attendais pas, que je pensais repartir de zéro. Nos êtres formidables se rappellent, construisent sur nos expériences. Et c’est beau !

Connaitre nos biais d’humains pour une vie plus alignée à nos valeurs

Connaitre nos biais d’humains pour une vie plus alignée à nos valeurs

Dimanche, nous sommes allés visiter le camp d’internement des Milles, lieu de détention des étrangers considérés comme ennemis au début de la seconde guerre mondiale, puis des Juifs, jusqu’en 1942. Ce lieu de mémoire permet de mieux comprendre le rôle de la France dans la Shoah (bien plus terrible que celui qui nous est présenté dans les livres d’histoires, je pense qu’on le sait).

Parmi les traces retrouvées sur les murs du camp des Milles

La visite de ce musée se clôture sur un espace réflexif. Pour aller au-delà du classique « plus jamais ça » : puisque c’est arrivé, encore et encore, comment empêcher ce qui à première vue peut l’être ? Comment s’assurer au niveau individuel de résister à la barbarie ? De ne pas y prendre part ?

En connaissant nos biais d’humains. Si on connait nos angles morts, on a beaucoup plus de chance de ne pas agir de façon qui ne nous correspond pas. Le musée présente ainsi quatre études* sur nos façons de nous comporter en temps qu’humain : sur le rapport à l’autorité, sur notre capacité d’aider des personnes qu’on ne voit pas, sur l’effet du conditionnement, et enfin sur le conformisme.

Je trouve que le fait de savoir qu’on aura tendance à (ne pas) agir d’une certaine façon dans un cadre donné, ça nous permet de mieux nous voir et de prendre de meilleures décisions, alignées à nos valeurs.

La première, c’était une étude sur le respect de l’autorité. Un individu devait poser des questions à une autre personne, située dans une autre salle, et lui envoyer des décharges électriques d’intensité croissante quand elle répondait mal aux questions. Le responsable de l’étude expliquait que les décharges pouvaient monter jusqu’à 450 volts (mortelles).

Les deux tiers des personnes testées ont continué à infliger des décharges (heureusement fausses !) même après qu’elles aient entendu que l’individu avait mal. Parce qu’elles respectaient l’autorité : il y avait avec elles le responsable de l’étude qui leur disait de continuer. Donc même ceux qui s’interrogeaient avaient tendance à continuer, parce que la figure d’autorité qui était présente leur disait de le faire. La même étude faite avec la personne dans la même pièce a démontré que quand on voit les personnes souffrir de nos actes on s’arrête beaucoup plus tôt, malgré l’autorité. Rassurant quand même. Malgré tout, quand nos (in)actions ont un impact sur des gens qu’on ne voit pas, on aura plus de mal à défier l’autorité.

Ce sur quoi ça peut nous interpeler : quand une autorité nous demande de faire une action qui ne nous parait pas juste, prendre le temps de s’interroger par rapport à nos valeurs, aux conséquences de nos actes sur les personnes, incluant celles qu’on ne voit pas.

La deuxième étude portait sur notre capacité à aider des personnes qui en ont besoin. Dans le cadre de l’étude, de jeunes étudiants qui se rencontraient pour échanger sur leurs difficultés : elles étaient chacune dans leur bulle, avec micro, pour échanger « en toute confidentialité », sans se voir, donc, mais dans un même bâtiment. L’un des participants, un acteur recruté pour l’étude, simulait une crise d’angoisse pendant l’échange. La discussion avait lieu à 2, 3 ou 4 personnes. Quand l’échange se passait à 2, l’autre personne réagissait quasiment immédiatement pour aller chercher de l’aide. Mais plus le nombre était important, et plus les participants tardaient à réagir. Contre-intuitif, n’est-ce pas ? En réalité, chacun compte sur l’autre pour agir… Ça c’était dans une étude. Dans la vraie vie, début 2022, un monsieur de 84 ans est mort dans les rues de Paris, après qu’il ait fait un malaise et que personne, au cours d’une journée entière dans une rue passante, ne lui soit venu en aide.

Ce sur quoi ça peut nous interpeler : ne comptons pas sur les autres pour agir. Nous pouvons réagir par nous-même pour venir en aide à une personne en difficulté, et on peut même solliciter les autres pour nous appuyer dans cette démarche. Aider, c’est aussi simple que d’appeler une personne compétente (police, pompiers) pour gérer la situation.

La troisième étude a permis de démontrer les effets du conditionnement sur les violences. Elle simulait une prison pour évaluer les effets de l’enfermement sur la psychologie à la fois des détenus et celle des gardiens. Les participants, tous volontaires, ont été répartis au hasard, d’un côté les prisonniers, de l’autre les gardes. Chacun a reçu l’équipement du prisonnier ou du garde, dépendant de son rôle. Et très rapidement, violences et humiliations ont commencé, à tel point que l’étude a dû être arrêtée au bout de 6 jours (sur les 15 prévus). Un tiers des gardiens avait commis des actes violents et humiliants. La conclusion qui en a été tirée, c’est que nous pouvons rapidement être conditionnés, sans nous sentir personnellement responsable de nos actes.

Ce à quoi ça doit nous faire penser : quelles sont nos valeurs ? Nos actes sont-ils en adéquation avec ces valeurs ? Si non, que pouvons-nous faire pour retourner la situation ? Avoir quelques mots clés en tête pour résumer nos valeurs clés peut nous aider à prendre un peu de recul.

La quatrième étude démontrait les effets du conformisme : dans un groupe de personnes, des questions étaient posées, chacun devait donner la bonne réponse. Cinq des six participants étaient complices et donnaient de fausses réponses. Et dans un tiers des cas, la personne testée donnait ces mêmes mauvaises réponses alors même qu’elle savait que ce n’étaient pas les bonnes. Pour deux raisons principales : pour ne pas passer pour un imbécile aux yeux du groupe, ou pour se sentir appartenir au groupe.

Ce à quoi ça doit nous faire penser : nous avons le droit à notre point de vue même s’il est différent de celui des autres. Faisons entendre notre voix !

Nous ne sommes pas parfaits. En lisant ces mots, vous vous rappelez peut-être certaines situations où vous aussi avez agi d’une façon non alignée. C’est mon cas. C’est, je pense, notre cas à tous.

Connaitre nos biais, les risques liés à notre nature humaine, c’est nous permettre de les observer en nous quand ils émergent et se réaligner à nos valeurs, à la façon dont on souhaite se comporter. C’est aussi continuer à apprendre, à s’ouvrir aux autres, à reconnaitre nos torts parfois, à s’excuser.

L’idée n’est pas de rechercher la perfection, mais bien de vivre en accord avec qui nous sommes, en étant droites dans nos bottes, et en capacité d’assumer nos actes…

Si on fait le lien avec la philosophie du yoga, ces réflexions sont liées entre autres à Ahimsa, la non-violence, mais aussi Svadhyaya, l’étude de soi, Satya, la vérité, Saucha, la pureté.

Ahimsa, pour moi, est une bonne boussole à toujours avoir en poche et à sortir autant que nécessaire pour se repérer : suis-je en train d’être violente ? Vis-à-vis des autres ? Vis-à-vis de moi ? Vis-à-vis de la moi du futur ? (la culpabilité, le remords, font selon moi partie de la violence à soi-même…). Cette boussole est aiguisée par la connaissance de nos biais d’humains : quand on réalise qu’on ne peut pas se cacher derrière le groupe, on est plus en capacité de rester fidèle à nous-même.

 

*Pour en savoir plus sur ces études : http://www.campdesmilles.org/ressources-confinement-3.html 

Le scan corporel pour revenir ici et maintenant

Le scan corporel pour revenir ici et maintenant

Votre esprit est-il comme le mien un petit singe qui saute de branche en branche, d’une banane à une papaye, d’une chose à l’autre, constamment, sans arrêt ?

C’est notre cas à toutes : on a environ 60 000 pensées par jour, 95% d’entre elles sont répétitives d’un jour à l’autre, et 80% sont négatives.

Leur point commun, c’est qu’elles nous gardent bien souvent ailleurs que dans le présent : dans le passé, dans le futur, ça mouline à fooooond sur toute sorte de sujets. On est ainsi. Par contre, dans notre vie quotidienne, on peut rapidement se sentir détachée de nous-même à force d’être dans le mental, à essayer de suivre notre petit singe qui s’agite. Ca peut amener à une sensation de déconnexion, et on peut passer à côté de signaux importants du corps (notamment en termes de douleurs, ou de fatigue). 

Un des outils les plus simples pour ramener l’esprit ici et maintenant, c’est la pratique du scan corporel, aussi parfois appelé balayage corporel (appellation que je n’utilise pas, je visualise trop le balai🧹).

 

Qu’est-ce donc que le scan corporel ?

Il s’agit, comme un scanner, de passer en revue les différentes parties de notre corps.

Cette pratique, je vous en propose une version en clôture de chacune de mes séances de yoga : un temps pour relâcher les parties du corps, une par une, en y plaçant notre attention. C’est tout.

 

« J’ai pas de scanner ! » : comment fait-on un scan corporel ?

1. Dans quel cadre ?

On peut le faire dans le cadre d’une pratique de yoga comme je vous le propose la plupart du temps, ou bien on peut faire seulement le scan, sans préambule.

Personnellement, je préfère largement avoir une pratique physique avant pour dénouer les tensions, ressentir mon corps dans l’effort, et apaiser mon mental, pour ensuite me déposer au sol et ressentir. On est toutes différentes, et ça peut être exactement l’inverse pour vous : explorez !

2. Dans quelle position fait-on un scan corporel ?

On le fait généralement en position allongée. N’hésitez pas à prendre un coussin, une couverture, tout ce qui pourra faciliter votre confort !

Ceci dit, on n’est pas du tout obligée d’être allongée ! Le scan corporel est un excellent moyen de reprendre conscience de ce qui se trame ici et maintenant à l’intérieur de vous : ça peut très bien se faire assis, sur votre chaise de bureau, voire même debout, appuyée contre un mur. Le principal sera d’être dans un espace suffisamment sécurisant pour pouvoir fermer les yeux ou pour pouvoir en tout cas laisser votre regard se détendre.

Vous pouvez aussi faire une version « express – yeux ouverts », en situation de stress, par exemple avant une présentation, un entretien d’embauche ou un oral d’examen : ramener son attention sur les parties du corps, même sans fermer les yeux, est un excellent moyen de ralentir la spirale du mental (celle qui dit « et si je suis pas prête ? et si je raconte n’importe quoi ? et si je me souviens plus ce que je voulais dire ?)

3. Et maintenant, on fait quoi ?

Vous êtes installée, prête à scanner ? C’est parti ! On va simplement passer en revue les parties de notre corps, avec la simple intention de les relâcher (c’est ce qu’on fait ensemble la plupart du temps en cours de yoga). Concrètement, ça veut dire que vous allez placer votre attention sur une partie du corps, observer ce qu’il s’y passe (peut-être que vous ne ressentez rien, et c’est OK aussi), et détendre consciemment cette partie, comme pour laisser les tensions s’envoler. Et puis, on passe à une partie suivante, puis une autre…

Vous pouvez scanner tout le corps, des pieds à la tête, ou bien seulement une partie comme je vous le propose dans le scan du visage, ou dans le scan des jambes (dans le coffret de bulles de sérénité). Ce qui est intéressant, c’est d’apporter son attention à des parties qui n’en ont jamais : le 3e orteil par exemple, quand je le scanne, c’est toujours une redécouverte (le pauvre, trop au milieu pour se prendre le coin de la porte comme le petit orteil, trop à l’intérieur pour se prendre le coup quand je trébuche sur une marche… il n’est jamais au centre de mon attention, sauf pendant les scans !)

On peut entrer dans un joli niveau de détail : le gros orteil droit, le 2e, le 3e, le 4e, le petit orteil droit, la plante du pied droit, le talon droit, le dessus du pied droit, l’intérieur de la cheville droite, l’extérieur de la cheville droite… Ou on peut être dans quelque chose de plus rapide : les pieds, les mollets, les genoux, les cuisses… C’est à expérimenter, pour explorer vos préférences !

Peut-être que vos pensées vont vouloir aller à droite à gauche : observez la pensée, nommez-la (avec un mot), et puis ramener votre attention au souffle et au corps ! C’est parfaitement OK, et vous n’avez rien raté du tout ! 

4. Et après le scan corporel ? 

Une fois qu’on a passé en revue tout notre corps, on prend quelques instants pour rouvrir les yeux, reprendre contact avec ce qui nous entoure… On peut s’étirer, faire les mouvements dont on a envie… Et puis, si on est allongée, on se tourne sur le côté pour pousser dans les mains pour se rasseoir.

Prenez le temps qu’il vous faut pour ne pas vous relever trop vite. Si jamais vous avez la tête qui tourne ou une sensation désagréable, rallongez vous le temps que les choses s’apaisent !

 

Les bienfaits du scan corporel

Le scan corporel nous permet de revenir dans notre corps, ici et maintenant, et donc d’apaiser le stress. Il nous aide également à cultiver notre concentration : quand il s’agit de placer son attention sur le 3e orteil gauche, ça demande un bel effort pour le localiser, et le relâcher !

De façon répétée, le scan corporel peut nous aider à mieux accepter notre corps, tel qu’il est, avec ce qu’on aime de lui, ce qu’on aime moins, ce qui nous pèse, ce qu’on souhaiterait différent.

Et puis, soyons honnête, c’est une pratique trop cool quand on n’a pas envie de se bouger mais qu’on veut quand même prendre soin de soi !

Revivre ses meilleurs souvenirs à travers ses 5 sens

Revivre ses meilleurs souvenirs à travers ses 5 sens

Dans le contexte actuel, il est facile de se laisser embarquer dans toutes sortes de pensées négatives et des émotions difficiles qui viennent avec. Tout le monde en parle tout le temps (on a le choix de sujets collectifs lourds, en plus).

Contrairement à ce qui apparait peut-être ici, je ne suis pas la reine de l’optimisme, je suis consciente des défis de l’humanité, covid ou pas, guerre ou pas. C’est pour ça que les pratiques comme le yoga me font tellement de bien, pour me remettre dans l’ici et maintenant, et dans mon pouvoir à moi : de choisir ce que je veux vivre et comment je veux le vivre.

Aujourd’hui, je vous propose de vous faire vivre des émotions agréables, en vous créant une bibliothèque de souvenirs à partir de vos 5 sens (si vous avez le coffret de bulles de sérénité, il y a une pratique à ce sujet, un peu différente de ce que je vous propose ici). Mariage, premiers pas d’un enfant, vacances formidables, repas de famille, succès professionnel ou scolaire… Peu importe la nature des souvenirs, on veut que ça vous fasse planer.

Listez vos 10 chouettes expériences. Oui, dix, on se fait un bon petit stock. Peu importe si c’est le « Top 10 » (mon mari adore classer nos séjours, nos randonnées, nos balades en Top 1, Top 2, Top 3… moi je ne vois pas comment faire ça. Je peux juste dire « ça c’est une de mes préférées »), ou si c’est juste les premiers 10 souvenirs qui vous viennent en tête !

Et puis c’est parti, asseyez-vous ou allongez-vous confortablement, fermez les yeux ou laissez votre regard se détendre. Prenez le temps de laisser votre corps se déposer au sol, observez votre respiration. Et puis, avec le premier souvenir de votre liste, décrivez-le pour vous-même à partir de vos 5 sens. On commence par définir où on est, et on égrène les 5 sens : je vois… j’entends… je sens… j’ai le goût… je touche…

Par exemple : je suis sur les rives d’un lac au pied de Fitz Roy, ce pic au cœur de la Patagonie. Je vois cette eau profonde, les montagnes au loin, le ciel bleu, et Fitz Roy au loin, les oiseaux qui vont et qui viennent, le reflet incroyable dans le lac. J’entends le bruit du vent, les oiseaux qui se poursuivent, le bruit de l’eau qui clapote, les cailloux qui crissent à chacun de mes mouvements. J’entends surtout le calme et le silence. Je sens l’odeur de l’air frais et pur, des arbres qui nous environnent, du café qu’on vient de préparer après la nuit sous la tente. J’ai le goût du café et des flocons d’avoine dans la bouche. Mes doigts enserrent la tasse de café pour se réchauffer, je suis assez inconfortablement assise, j’ai froid, et je sens les rayons du soleil qui essaient de me réchauffer (toucher).

C’est simple et en même temps, ça demande un vrai effort de se souvenir de tout ça à travers nos sens. Ca permet de faire taire le mental quelques temps au passage.

En pensant à ces doux moments, votre cerveau va déclencher les émotions qui les accompagnent. Le subconscient ne distinguant pas l’origine des émotions (d’expériences passées ou présentes), on façonne notre esprit pour lui faire vivre des émotions agréables, pour qu’il les reconnaisse et s’en empare à chaque fois que c’est possible pour lui.

Parce que notre cerveau est une merveilleuse machine qui a aussi besoin d’un peu d’entrainement : si on a l’habitude de tout voir en gris ou en noir, on aura tendance à ne voir que le gris ou le noir. Apprendre à voir plus de couleurs dans la vie, à vivre des émotions plus agréables, c’est possible, et ça passe, entre autres, par ce type de petits exercices !

Alors, vous allez essayer ? Racontez-moi ! 

Au cœur de nos croyances

Au cœur de nos croyances

Depuis quelques jours, lors de ma balade quotidienne, je réalisais que j’avais moins de mal à avoir froid : hier, je suis allée marcher après le déjeuner, j’étais déjà en tenue de yoga pour les cours de l’après-midi, je me suis demandé si je ne devrais pas me changer pour ne pas avoir froid. Et puis je suis partie comme ça, par flemme, et surtout parce qu’on n’attrape pas froid. C’est un mythe. Si si. Le froid ne nous donne pas la crève.

Depuis que je sais ça (il y a quelques semaines), j’ai beaucoup moins de mal à avoir froid. Entendons bien : j’ai froid, mais je n’ai plus peur d’avoir froid. Je n’ai pas de mal à rester dans l’inconfort du froid, parce que je sais qu’il n’aura pas de conséquence (je ne parle pas d’aller se rouler toute nue dans la neige pendant une heure, hein. Parce que l’hypothermie et les engelures, ça c’est bien réel, de même que les problématiques spécifiques en fonction des problèmes de santé pré-existant ! Je parle du froid raisonnable contre lequel je me parais auparavant de 5 épaisseurs, et pour lequel je suis actuellement à 3 épaisseurs, parce que j’accepte d’avoir un peu froid au début de ma sortie. Je suis un oignon habituellement, j’enlève une couche après l’autre, pour les remettre au moindre signe de rafraichissement).

Nos croyances influent nos comportements. Je croyais que je pouvais tomber malade parce que j’avais froid. Mais non. Avoir un peu froid quand on sort de la maison ne donne pas la grippe. C’est inconfortable, oui. Mais « ça fouette les sangs » aussi. Je ne sais pas le dire autrement, mais ça a un côté revigorant.

Nos croyances influent aussi comment on se définit : en tant que personne, quand on se dit frileuse parce qu’on croit que le froid va nous filer la crève et qu’on va trainer une toux pendant 6 semaines ; en tant que pays quand une petite île de 2040 km2 réalise soudainement qu’elle est en fait aussi grande que l’Europe occidentale par ses eaux. Fascinant (j’ai découvert cette info ce matin, et depuis ça tourne en boucle dans ma tête, c’est formidable).

Nos croyances influent ce dont on est capable. Bien sûr, on se retrouve parfois à réaliser ce qu’on n’aurait jamais cru possible. Le jour du bac mention très bien, clairement, c’était un peu ça « ah ouais quand même » (mais mon Papa avait travaillé pendant les 3 ans précédents à me planter « bac mention TB » en tête, alors même que j’en étais bien loin. Donc peut-être que c’était une croyance implantée dont je n’étais même pas consciente, haha !)

Mais la plupart du temps, si on ne le croit pas possible, on ne va pas le faire. Pas parce qu’on ne peut pas, mais parce qu’on ne met pas en place ce qu’on pourrait mettre en place pour que ça se passe. Mon envie de devenir prof de yoga remonte à bien avant ma décision de faire la formation. Je ne m’en croyais pas capable, physiquement et financièrement. Mon envie d’un jour devenir naturopathe remonte à la même époque et ce n’est que maintenant que j’envisage un chemin pour y parvenir.

Nos croyances influent aussi ce dont les autres sont capables (et donc on dirait bien que mon Papa a bien joué un rôle pour mon bac !). Dans le cadre d’une étude, une classe a été séparée en deux, de façon complètement aléatoire, entre un groupe de « bons élèves » et un groupe de « mauvais élèves ». Les profs pensaient donc avoir en face d’eux un groupe d’élèves doués et un groupe d’élèves avec moins de capacités. Ceux qui étaient dans le deuxième groupe n’ont pas mieux ou moins bien réussi, par contre ceux qui étaient jugés « bons » ont nettement progressé. Pas par magie, simplement parce que ces profs ont agi en fonction de leur croyance, probablement en poussant plus des enfants qu’ils croyaient doués, ou en mettant plus d’efforts… Si la croyance d’un prof peut changer nos résultats, imaginez la croyance d’un parent, d’un conjoint, d’un frère… 

Nos croyances influent parfois notre inaction : « ce n’est pas à moi de faire ça, c’est à eux/elles ». On le voit beaucoup dans le monde aujourd’hui, notamment autour des questions environnementales, les problèmes sont tellement énormes « ils doivent changer les choses » que notre propre capacité d’agir nous parait négligeable, pas à la hauteur ou une goutte dans l’océan. 

➡️ On est pétries de croyances, certaines qu’on a choisies activement, et d’autres qu’on a héritées de notre éducation, de notre vie jusque là, de nos expériences. On est en parfait alignement avec certaines, complètement déconnectées avec d’autres, et pas du tout conscientes de la plupart d’entre elles.

Ce que j’aime beaucoup faire en ce moment, c’est regarder les croyances qui donnent lieu à certains de mes comportements. Parfois, simplement en prendre conscience change tout. Parfois elle est bien ancrée, et on n’a pas envie de la changer. Par exemple, un comportement bien ancré chez moi, c’est de brandir des solutions. Quelqu’un me parle d’un de ses problèmes, j’ai beaucoup de mal à refreiner l’envie irrépressible de proposer 5 solutions dans la foulée.

La croyance à la racine de ça, pour moi, c’est que si les personnes m’en parlent, c’est qu’ils veulent une solution. Ca a d’ailleurs été le cas pendant des années, c’était un peu mon travail avant : dès que quelqu’un dans l’association avait un souci qui paraissait un peu compliqué, on venait me voir. Mon esprit était tourné solutions 24/7. J’avais beaucoup de mal à écouter mon mari partager quelque chose sans automatiquement lui proposer des solutions. J’ai beaucoup avancé dessus (arrêter de proposer des solutions à tout, tout le temps), mais ça reste un chantier.

Je travaille à changer ma croyance actuelle « si les personnes m’en parlent, c’est qu’elles veulent une solution » par « elles veulent être écoutées ». Et j’essaie de poser la question « tu veux qu’on réfléchisse ensemble à une solution ? » avant de lancer la machine à solutions (à ce stade, il y en a déjà au moins 14 dans ma tête). Malheureusement, plus les personnes sont proches, et moins j’ai de filtre. Et en plus, je suis pas contente qu’on ne mette pas en œuvre mes solutions (toujours brillantes bien sûr).

Tout ça pour dire : nous sommes qui nous sommes et nous agissons comme nous agissons de par nos croyances et nos perceptions du monde issues de mille et unes sources. Parfois, certains de nos comportements ne nous vont plus : remonter le fil jusqu’à la croyance qui se cache derrière, ça aide à déconstruire, peu à peu (ou parfois instantanément !)