L’intégration, étape clé de votre séance de yoga

L’intégration, étape clé de votre séance de yoga

A la fin de ma formation de prof de yoga, je devais filmer mes pratiques d’enseignement : 5 séances de yoga de différentes durées à être évaluées par mes formatrices. Nous étions fortement encouragées à avoir des élèves physiquement présents pour ces pratiques, et du coup, c’est mon mari qui s’y est collé.
 
Il n’avait jamais fait de yoga avant, mais il s’est prêté à l’exercice de bon cœur. Après la première séance, je lui ai demandé ce qui lui avait plu dans la séance, pour préparer les autres : quitte à être cobaye, autant que ce soit dans des registres qu’il apprécie. « J’ai aimé quand j’étais allongé à ne rien faire ». Bon, très encourageant pour la nouvelle prof de yoga, l’élève aime quand il ne fait rien… Et en fait, ce qu’il avait aimé, c’était shavasana, au début et à la fin de la séance, quand on est allongé, et qu’on se détend complètement, dans notre corps, notre esprit et au-delà.
 
Shavasana, c’est une posture en soi. On la pratique systématiquement en fin de cours de yoga, parfois aussi en début. Shava, en sanskrit, ça veut dire cadavre. La posture du cadavre. Vous ne m’entendez jamais dire son nom, ni en sanskrit, ni en français : je ne trouve pas que ça vous envoie de bonnes ondes, « posture du cadavre », et du coup, je vous guide, systématiquement, en vous décrivant la posture.
 
Shavasana, c’est la posture dans laquelle on vient intégrer tous les bienfaits de notre séance de yoga, en fin de séance. Certaines personnes appellent la fin de la séance de yoga « la relaxation », parce que c’est ce qu’elles ressentent, et c’est tout à fait le cas, mais c’est bien plus que ça : on vient intégrer ce qu’on a vécu pendant la séance dans toutes les couches de notre être.
 
Quand je prenais des cours de yoga en studio, d’1h15, certaines femmes avaient besoin de partir au bout d’une heure. La prof, compréhensive, les invitait autant que possible à prévoir ce quart d’heure la fois prochaine, pour profiter des bienfaits de ce temps pour soi. De mon côté, je me laissais embarquer volontiers pour ce moment délicieux. Mon moment préféré ? Relâcher la langue et la laisser flot-ter dans ma bouche. Détente absolue garantie pour moi, et que j’essaie de vous transmettre dans chacun de mes cours de yoga.
 
Bien sûr, si vous avez l’esprit encombré (ça arrive, même en fin de séance de yoga !), la perspective d’être allongée sur le dos à ne rien faire pour plusieurs minutes voire un quart d’heure peut paraitre incroyablement dure. Voire complètement contre-productive. Et franchement, c’est pour ça que je vous guide mot à mot dans cette étape, en ne laissant que très peu de silence. Ayant un esprit plutôt agité, j’aime me raccrocher aux mots qui me guident pour m’aider à revenir à moi. C’est ce que je fais pour vous aussi, en vous guidant dans la douceur : je vous offre ma voix à laquelle raccrocher votre esprit qui peut-être a envie de vagabonder, et vous pouvez ainsi vous connecter à vous-même, corps, respiration, esprit, énergie, tout votre être. Et au-delà.
 
Pendant l’intégration, on passe du temps à relâcher le corps, c’est une des clés qui permet de détendre l’esprit. On garde les yeux fermés, si c’est possible : pour certaines personnes anxieuses, fermer les yeux, c’est compliqué. Si c’est votre cas, vous pouvez très bien garder les yeux ouverts. Si vous vous forcez, votre anxiété va augmenter, et ce n’est bien sûr pas ce qu’on veut !
 
Ce moment peut être un vrai défi pour vous : soit vous avez vos listes de choses à faire qui n’arrêtent pas d’arriver dans votre tête, soit vous vous endormez, soit vous n’arrivez pas à rester immobile… Acceptez là où vous êtes, ce qui se passe, respectez votre expérience : si vous avez besoin de garder vos yeux ouverts, si vous bougez chaque 10 secondes, si vous vous endormez… C’est ce qui est aujourd’hui avec vous. Vous pourrez peu à peu explorer d’autres aspects de ce moment, pour qu’il devienne plus doux, pour que vous puissiez vous y abandonner en confiance.
 
Shavasana est physiquement accessible à tout le monde, dans les variations qui vous conviennent. Mais comme pour toutes les postures : c’est vous qui voyez ! Si vous n’êtes pas à l’aise, adaptez-la. Je vous propose quelques petites variations qui vont vous aider à trouver le meilleur Shavasana du monde : le vôtre !
 
Au niveau des jambes, trois options principales :
1. Jambes allongées, pieds qui retombent de chaque côté : la version la plus connue de Shavasana
 
Si le bas de votre dos a tendance à se cambrer exagérément (vous avez un dos cambré de base ou vous avez un fessier rebondi par exemple), je vous invite à explorer l’une de ces versions :
 
2. Jambes pliées pour soutenir le bas de votre dos (s’il est douloureux ou si vous ressentez le besoin du soutien de la terre), genoux qui se rejoignent au centre :
3. Un bolster / des couvertures ou serviettes de plage roulées ensemble pour soutenir les genoux et ressentir le dos entièrement plaqué au sol. J’adore cette version ! On peut aussi aller jusqu’à la chaise ou le ballon de yoga.

Pour le haut du corps :

Dans tous les cas, je vous invite à :

  • ramener vos omoplates tout contre vous (en poussant la tête dans le tapis et en les rentrant)
  • déposer vos bras à 15 à 30 centimètres de votre corps, en fonction de vos sensations
  • éloigner les épaules des oreilles
  • rentrer le menton

Vous pouvez avoir du mal à rentrer le menton pour plusieurs raisons, notamment si le haut de votre dos est arrondi. On veut vraiment rentrer notre menton, à la fois pour la santé de nos cervicales, et pour protéger notre énergie. Si vous avez du mal à rentrer votre menton, placez une serviette ou une couverture pliée à l’arrière de votre tête.

Et pour le confort absolu de se sentir parfaitement soutenue, on peut venir rouler une serviette pour la glisser sous notre nuque. Cumulé avec les jambes déposées sur le bolster, on se sent enveloppée et soutenue par la terre, un vrai délice.
Et en cas de grossesse, passé un certain stade, on préfèrera la position sur le côté, avec une couverture pliée ou un bolster entre les jambes 
Et vous, quelle est votre version préférée de Shavasana ?
Le yoga s’adapte à notre corps (pas l’inverse)

Le yoga s’adapte à notre corps (pas l’inverse)

On a un corps. Un seul. Quand on a mal, quand il est abîmé, on ne peut pas le quitter pour se glisser dans un autre. C’est le seul qu’on a. Pour toujours. 

Et Dieu sait qu’il a déjà mille et un challenges auxquels faire face : il a des petites douleurs, des petits bobos, des petits soucis, il vieillit, il doit lutter contre des infections, des virus, des maladies, parfois il met au monde des enfants, les allaite, les porte, parfois il peut avoir une maladie plus sérieuse qui est très compliquée pour lui à gérer et il doit accueillir des médicaments auxquels il doit s’habituer, qu’il doit digérer, intégrer, il grossit, il mincit, il se flétrit, se raffermit, il a plein de poils, et puis des fois plus, il produit des tonnes d’hormones et des fois le dosage lui échappe un peu… 🤪

Notre corps, c’est une magnifique machine, une usine incroyable qui produit tellement de choses pour nous. Et plein de ces choses là, il pense à les faire sans qu’on y pense pour lui, et ça c’est la classe (rendons à César, etc.).

Alors la dernière chose qu’on veut faire, à notre corps, c’est d’en rajouter. Avec tout ce qu’il traverse déjà, ce qu’on veut lui offrir, c’est de l’exercice physique, c’est important pour sa santé, mais dans le respect absolu de ses sensations à lui (nos sensations à nous, donc, hein). Se dépasser, c’est super, dans plein de domaines, notamment en termes de course à pied ou de trail.

Là où on ne veut pas « se dépasser », c’est en restant dans la douleur en yoga. Vraiment. C’est valable pour les exercices de stretching aussi, la gym. Et souvent, la raison pour laquelle on pousse, c’est parce qu’on veut faire « comme la prof », « comme les copines de tapis », « comme sur Instagram », « comme dans Yoga Magazine ». Mais ce n’est pas parce que ton corps n’est pas représenté parmi les profs de yoga, dans les pages de Yoga Journal, ou sur Instagram que tu devrais forcer ton corps à rentrer dans ces postures-là. 

C’est le plus important. Ne crains pas le regard de la prof qui est dans la bienveillance (ou sinon, change de prof !). Ne crains pas le regard de tes copines de tapis. Tu as le droit de faire une autre posture pendant que les autres en font une qui n’est pas disponible pour toi. 

Chaque asana, chaque posture, peut se faire en plein de versions différentes, pour qu’elle puisse correspondre à notre corps. Notre corps à nous. Avec sa taille, sa grosseur, sa souplesse, sa rigidité, ses petits ou grands soucis, la longueur de ses membres, ses accidents passés.

On n’est pas en train de faire moins : on fait mieux, parce que ça nous correspond, parce que notre corps peut bénéficier des bienfaits des postures sans se blesser, parce qu’on va peut-être évoluer, grâce à ces versions adaptées à notre corps d’aujourd’hui !

Chaque posture est une variation : il n’y a pas LA vraie posture et les autres qui ne seraient que des sous-postures. Non non non. Pas plus que mon corps pas souple n’est pas un sous-corps, le chien tête en bas qui correspond à mon corps n’est pas un sous-chien tête en bas. Justement, voilà quelques versions du chien tête en bas !

Quelques pistes pour un chien tête en bas respectueux du corps, quelle que soit la version choisie :

  • la distance entre les pieds et les mains est la même qu’en planche. Souvent on a tendance à rapprocher les mains des pieds pour se rapprocher du V inversé, mais on souhaite se laisser plus d’espace !

  • on souhaite garder le dos dans le respect de ses courbes naturelles. Le bas du dos a tendance à s’arrondir quand on essaie à tout prix de faire de beaux V inversés, alors qu’on veut plutôt conserver la lordose (légère cambrure) au niveau des lombaires.

  • on vient placer notre attention sur le coccyx qui pointe vers le ciel et vers l’arrière

  • on aligne les bras aux oreilles, la tête est dans la continuité de la colonne vertébrale (on ne regarde ni nos pieds, ni la prof), les oreilles alignées aux bras.

A gauche, ce qu’il se passe quand j’applique dans mon corps les instructions classiques pour un chien tête en bas : dos voûté, manque de stabilité… Et à droite, la version du chien tête en bas qui me convient le mieux, genoux fléchis, dos droit, position stable dans laquelle je peux rester longtemps :

Ce qui ne veut pas dire que je ne vais jamais tendre une jambe dans le chien tête en bas. C’est une posture que j’aime beaucoup justement pour ça, et donc je « marche » dans mon chien tête en bas, je reste en mouvement pour que mon dos (qui s’arrondit) ne reste pas voûté trop longtemps :

Les poignets peuvent être douloureux dans cette posture. On souhaite bien étaler les mains en étoile de mer, index parallèles l’un à l’autre, en répartissant bien le poids. Mais si ça reste douloureux, ce sera peut-être plus confortable d’adoucir l’angle et positionnant une serviette ou une couverture pliée sous la base de la main :

On peut aussi venir déposer nos talons sur des blocs (ou piles de livres) pour plus de stabilité :

Tout le monde ne peut pas mettre la tête en bas, et cette version avec la chaise est excellente. On peut faire la même chose avec un mur. Tu peux aussi la faire si tu ne peux pas mettre de poids sur les mains par exemple. C’est une option que j’aime bien quand je fais du yoga sans tapis ni tenue spécifique. Elle permet aussi de placer notre attention sur d’autres sensations dans la posture.

Et toi, quelle est ta version préférée du chien tête en bas ?

Je voudrais faire du yoga, mais…

Je voudrais faire du yoga, mais…

Si vous lisez cet article, vous vous intéressez de près ou de loin au yoga. Peut-être que vous en faites déjà, peut-être que vous en avez fait et que vous n’en faites plus, peut-être que vous avez un peu peur d’essayer… 

Ici, je vais passer en revue pleins d’objections que j’entends couramment par rapport au yoga, et je vais vous partager plein d’idées pour les dépasser ! 

Et donc, vous vous dites peut-être « Je voudrais (re)faire du yoga, mais… »

…je n’ai pas le temps

C’est sûr que le temps d’aller jusqu’au cours de yoga, se changer, s’installer, suivre le cours, puis faire le chemin inverse, ça peut prendre du temps et de l’énergie qu’on n’a pas toujours, sans parler qu’on n’est pas toujours mobiles, entre les transports en commun inexistants dans certains endroits, la voiture en partage avec le/la conjoint-e, l’absence de baby-sitter…! Une heure de séance se transforme rapidement en 2, et ça nous prend bien trop de temps. 

Peut-être que vous galérez déjà à trouver 10 minutes pour vous dans une journée, alors 60 minutes consécutives dans la semaine, ça vous parait énorme (il semble que ce soit ce que vivent mes amies qui sont mamans, cœur sur vous !!). Donc une séance d’une heure, dans ce cas, on n’y pense même pas. 

Le temps c’est sûr, quand on n’en a pas, on ne peut pas l’inventer. On peut se demander toutefois ce qui nous attire dans le yoga, ce que ça nous apporterait dans notre vie et si ça vaudrait le coup de le remonter un peu dans la liste de priorité. La réponse est peut-être non. Si la réponse est oui, vous pouvez réfléchir au format qui vous conviendrait :

  • Aller en cours en présentiel (là où c’est possible), c’est peut-être trop compliqué, mais en ligne, ça fonctionne peut-être : des séances sur Zoom, il y en a plein en ce moment, et il y a aussi les cours pré-enregistrés sur YouTube !

  • Faire une séance d’une heure par semaine, c’est peut-être impossible de trouver ce créneau, mais peut-être que 10 minutes par jour, c’est envisageable (si oui, peut-être que le coffret de bulles de sérénité est pour vous !). ET de mon point de vue, on a plus de bénéfices : on crée une routine, on prend l’habitude de se connecter à soi, on développe nos capacités à ressentir nos sensations au quotidien… Que du bonus !

…ça coûte trop cher

C’est vrai, les cours de yoga peuvent coûter assez cher. De mon côté, j’ai choisi de garder mes tarifs à la séance relativement bas (surtout par rapport au marché français), justement parce que c’est un véritable obstacle à la pratique, et que je veux contribuer à rendre le yoga ACCESSIBLE A TOU-TE-S. Et malgré tout, ça n’en reste pas moins une somme, à sortir à chaque cours ou à chaque mois, et ce n’est pas disponible pour tout le monde. Dans ce cas-là, que peut-on faire ?

  • On profite des offres spéciales et des challenges gratuits : plein de profs de yoga en font, et la séance découverte est gratuite (le code pour une séance gratuite sur Zoom avec moi, c’est YOGAPOURMOI). En plus, ça vous permet de varier les plaisirs !

  • On peut choisir de faire UNE séance par mois, celle qui nous attire le plus, qui fait notre cœur chanter. Et si c’est en ligne, on refait le replay pour bien ancrer la pratique en nous (pendant qu’on y est)

  • On fait des séances gratuites sur YouTube. Il y en a plein, des milliers et des milliers. Vous tapez votre requête et vous aurez plein de choix, et encore plus si vous parlez aussi anglais (ou une autre langue) : yoga matin, yoga mal de tête, yoga du soir, yoga mal de dos, yoga anxiété, yoga digestion, yoga hanches… Bref, vous avez une idée, vous le demandez à YouTube, vous trouverez LA pratique qui vous va. Et si c’est une première, assurez-vous de choisir du yoga doux (pas de flow ou de vinyasa) et suivez ces quelques conseils.

  • On fait des cours de yoga en ligne à plusieurs dans la famille, si c’est OK avec le/la prof. Ca réduit le coût « par tête », et au-delà de la séance de yoga, ça permet aussi, forcément, de renforcer les liens au sein du foyer ! Attention, tou-te-s les profs n’acceptent pas forcément, à vérifier auprès d’elles/eux.

…je n’ai pas d’énergie

Aaaaahhh l’énergie. Moi aussi l’énergie, c’est toute une histoire. De moins en moins, mais toujours un sujet. Je vous garantis une chose : si vous vous sentez raplapla, vous aurez plus d’énergie APRES votre séance qu’avant. C’est sûr. Certain. Garanti. Rien que le fait de bouger le corps, au moins un peu, fait circuler l’énergie dans ses moindres recoins et aaahhh, ça va mieux. Le plus dur c’est d’arriver à votre tapis. Et parfois, on n’a même pas besoin de tapis, ni de tenue spécifique pour pratiquer : du yoga sur chaise, du yoga debout, de la méditation, de la visualisation… Là aussi, YouTube est votre ami ! Notamment si on passe par une phase dépressive, cette étape de dérouler le tapis, de se changer, ça peut être un vrai obstacle. Contournez l’obstacle, et choisissez une séance courte. Vous verrez, vous serez mieux après !

…j’ai une maladie / une condition

Là, je vous invite à en parler avec votre médecin. Globalement, dans le cas d’énormément de maladies et conditions, le mouvement est recommandé, avec bien sûr des contre-indications : demandez un certificat médical avec les contre-indications, écoutez les conseils de votre médecin, mentionnez votre condition/maladie à votre professeur-e de yoga si vous le souhaitez, tout en sachant que vous restez responsable de votre corps, et que si un mouvement ne vous inspire pas, ne le faites pas ! Votre santé AVANT TOUT ! 

…je ne suis pas assez souple

LA raison numéro 1 qui m’est donnée : « je voudrais bien faire du yoga, mais je ne suis pas souple du tout ». Si je suis face à la personne j’ai tendance à me pencher direct en direction de mes orteils et dire, « regarde, moi non plus, et pourtant je suis prof de yoga ». Le yoga N’EST PAS réservé aux personnes souples. Nous sommes toutes et tous les bienvenus dans une pratique de yoga, quel que soit notre niveau de souplesse. Si c’est un sujet et que vous avez peur du regard des autres sur le tapis :

  • Parlez-en à votre (futur-e) prof de yoga, confiez-lui vos inquiétudes : elle/il prêtera attention à vos besoins pendant les premiers cours de yoga que vous prendrez avec lui/elle pour adapter les postures à votre corps. Je répète, on adapte les postures à nos corps ET NON l’inverse !

  • Les accessoires sont vos amis : les courroies (longs foulards ou taies de traversin) et les blocs (gros livres) sont là pour vous aider à ajuster les postures, à remonter le sol à vous, à atteindre vos orteils avec vos doigts, etc. Là aussi, votre prof peut vous guider, et vous trouverez de nombreuses vidéos en ligne sur l’utilisation des accessoires, notamment celle-ci Et des infos aussi dans cet article !

  • Si c’est le regard des autres en séance publique qui vous inquiète, les cours en ligne sont vos amis : vous pouvez pratiquer depuis chez vous, personne ne vous voit (ou que la/le prof si c’est un cours sur Zoom et que vous activez la caméra) si c’est cela qui vous retient. Je sais que c’est un sujet chez quelques-unes d’entre vous

  • Prenez des cours particuliers pour que le/la prof vous aide à ajuster exactement les postures aux besoins de votre corps. C’est un budget, mais sur le court terme : une fois que vous avez intégré ces postures, plus besoin de cours particuliers !

…je suis trop grosse

Beaucoup des conseils juste au-dessus marchent aussi pour cette situation. Vous vous trouvez peut-être trop grosse, en tout cas, le yoga ne trouve pas que vous soyez trop grosse. Jamais. Quelle que soit votre carrure, vous pouvez faire du yoga. Bien sûr, comme pour tout le monde, vous allez devoir adapter le yoga à votre corps. Pour cela, je vous invite à échanger avec votre prof de yoga : telle posture me pose problème, quand j’avance mon pied vers l’avant j’ai mon ventre qui me coince, qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Elle/il pourra vous accompagner, et au besoin, vous accompagner dans cette recherche. 

…le yoga va à l’encontre de mes croyances

A vous de voir si le yoga va à l’encontre de votre religion. Sachez toutefois que le yoga ne prône rien, qu’il y a des principes de vie qui sont somme toute communs à de nombreuses religions. Vous pouvez trouver un-e prof avec qui en discuter, et il/elle pourra sans doute vous rassurer. Vous pouvez aussi en parler avec une autorité de votre religion. Engagez la conversation, ça m’est arrivé une fois, et c’est passionnant ! 

En conclusion : si le yoga vous attire, essayez ! Quelle que soit la forme : en cours en présentiel (si c’est possible dans votre contexte), en cours à distance, à travers des vidéos YouTube, courtes, longues… Le plus important : prendre du plaisir dans votre pratique et respecter votre corps ! En cas de douleur, on soooooort de la posture !

Mon dos, je l’aime, j’en prends soin

Mon dos, je l’aime, j’en prends soin

C’est un sujet qui revient souvent : « je veux faire du yoga parce que j’ai mal au dos », « aaahhh je sens mon dos 10 cm plus long après la séance qu’on vient de faire !! », « j’avais mal au dos, et je n’ai presque plus mal après la séance ».

Le mal de dos, c’est une vraie porte d’entrée dans l’univers du yoga : énormément de personnes commencent à faire du yoga à cause du stress ou de maux de dos (et bien souvent les deux combinés).

Le dos, c’est le thème de plusieurs de mes vidéos sur YouTube, et c’est un sujet qui revient régulièrement dans mes séances de yoga en direct. Prendre soin du dos, c’est d’ailleurs au cœur de toutes mes séances de yoga, quel que soit le thème : c’est sûr, vous ALLEZ faire un chien-chat, quelle que soit sa forme, c’est sûr, je vais vous inviter à être à l’écoute de vos sensations, c’est sûr, je vais vous dire de garder le dos droit, même si ça veut dire ne pas ressembler à l’image qu’on croit « parfaite » de la posture !

 

Les 6 mouvements de la colonne vertébrale

Pour un peu de théorie, la colonne vertébrale a six mouvements possibles :

  • La flexion latérale à gauche (quand on se penche sur le côté en demi-lune par exemple)
  • La flexion latérale à droite
  • La flexion avant (quand on est en poupée de chiffon par exemple)
  • L’extension (dans le cobra ou le sphinx par exemple)
  • La rotation sur la droite (en torsion)
  • La rotation sur la gauche

Et c’est tout. Le mouvement qu’on veut absolument éviter c’est la combinaison flexion avant + la torsion sur le côté. C’est comme ça qu’on se blesse, et ça arrive notamment beaucoup aux jardiniers qui sont penchés en avant pour arracher une mauvaise herbe, qui en voient une autre juste un peu à droite, là, et puis une autre encore un peu plus à droite, et toujours penchés, le dos arrondi, ils se tournent pour l’arracher et là… aoutch !

 

3 mouvements au quotidien pour un dos heureux et mobile

Voilà les 3 mouvements que je fais tous les jours, absolument tous les jours, dans une version ou une autre : soit sur le tapis lors de ma pratique matinale, soit au courant de ma journée, ou dans une pratique « sans tenue, sans tapis » (vous commencez à le savoir, je suis assez friande de ce qui est facile à faire et sans préparation, enfilage de legging glacé ou déroulage de tapis de yoga dans la chaleur et l’humidité écrasante).

1. Le chien-chat en version sur le tapis, et en version dans la vie quotidienne.

Dans notre vie de tous les jours, on passe tellement de temps arrondi et voûté face à nos ordinateurs, nos smartphones et toutes nos autres activités (cuisiner, jouer avec les enfants,…), que prendre de temps en temps 3 minutes pour se redresser, creuser le dos, ouvrir le cœur et respirer profondément nous fait un bien fou.

2. La torsion, que ce soit sur le tapis ou sur la chaise.

On prend le temps de se tourner, on ne tire pas pour aller plus loin, mais au contraire on se donne le temps, à l’inspiration de se grandir, et à l’expiration, d’aller doucement plus loin si c’est possible. Je répète : sans tirer sur les mains !

3. La demi-lune assise ou debout

➡️ Cette base de mouvements, s’il n’y a qu’une chose que je fais dans la journée, c’est ça (et rentrer mon menton pour soulager mon cou !). Non que j’ai particulièrement mal au dos, mais j’ai plutôt une mauvaise posture quand je travaille, quand je lis, quand je regarde un film. J’essaie d’y penser au quotidien, mais clairement, j’ai encore un long chemin devant moi ! Et c’est OK : je prends des pauses et je creuse mon dos, j’ouvre mon coeur (chien), et ça me parait déjà une bonne étape, en attendant.

Il y a bien sûr plein d’autres mouvements pour la santé du dos, et il est notamment important de renforcer peu à peu les muscles du dos ainsi que les abdominaux. C’est d’ailleurs souvent ce que nous faisons, en douceur, dans les séances de yoga dédiées au bien-être du dos.

Le soin du dos, ce n’est pas la priorité du yoga, ce n’est pas son but ultime. Mais il est clair aussi, pour moi, que si j’ai mal au dos (ou ailleurs), je ne suis pas disponible pour autre chose, pour travailler sur moi, pour incarner les yamas et les niyamas, ou tout simplement pour être la meilleure version de moi-même dans mes activités. Prendre soin de mon corps est donc l’étape numéro 1, c’est d’ailleurs pour ça qu’on fait la séance de yoga PUIS on médite : on relâche tout ce qu’il y a à relâcher, les tensions, l’inconfort, tout ce qui peut être détendu PUIS on va s’asseoir et méditer.

⚠️ Bien sûr, dépendant de ce avec quoi on vit, de nos douleurs chroniques, certaines sensations désagréables restent et resteront. Le yoga n’est pas magique, et d’ailleurs si vous avez des douleurs spécifiques, je vous invite à parler à votre médecin avant de pratiquer, pour être sûr-e que ce que vous faites ne renforce pas vos problématiques actuelles.

Prenez soin de vous !

Les vidéos spécifiquement sur le dos sur ma chaîne YouTube :

Quand j’entends « pour les plus avancées » 🤯

Quand j’entends « pour les plus avancées » 🤯

Il y a 2 ans, après avoir passé beaucoup de temps à pratiquer seule chez moi, je me suis retrouvée dans un cours de yoga, avec une prof que je ne connaissais pas. Elle utilisait tout un tas de vocabulaire qui ne me convenait pas du type « la posture complète » ou « pour les plus avancées»*. Elle a passé du temps à ajuster celles qui faisaient des postures sur la tête, sans prêter attention aux autres. Ça m’a dérangée, et je sais que ce moment a été décisif dans le cheminement qui m’a décidée à investir pour devenir prof de yoga : j’ai ressenti que j’aurais ma place, en tant que prof de yoga, toute raide et incapable de toucher mes orteils que j’étais (et que je suis encore), puisque si j’étais ainsi, je ne devais pas être la seule !

Dans beaucoup de partages qu’on voit sur Facebook, Instagram, en couvertures de magazines de yoga, on voit rarement des postures modifiées pour convenir à des corps différents. Et franchement, je ne suis pas très à l’aise non plus de partager mon chien tête en bas adapté dans un post sur les réseaux sociaux : « est-ce qu’on va me considérer vraiment comme une prof de yoga ? » Je le fais malgré tout, parce que prouver à la petite voix qu’elle a tort est une façon très pratique de grandir, et aussi parce que moins il y aura des partages de poses adaptées à des corps pas souples, moins on a de chances de faire évoluer les choses.

Ce qu’on trouve aussi sur les réseaux sociaux, ce sont des visuels qui encouragent à aller toujours plus loin dans la posture, et toujours plus loin dans les postures acrobatiques et impressionnantes, ce qui fait naitre sentiment d’incompétence chez celles et ceux qui ne peuvent pas pratiquer ainsi et qui en plus fait croire que pour faire du yoga il faut être ******* (souple, jeune, mince, etc.). La dernière fois, je suis tombée sur ce visuel « bien » / « très bien », avec des suggestions dans la catégorie « très bien » qui me font mal rien que de la regarder faire et qui sont inaccessibles, voire dangereuses, pour beaucoup d’entre nous. Or, nous venons d’un système éducatif où on a toujours voulu avoir « très bien », plutôt que bien. Donc on va vouloir essayer, peut-être se blesser, pour avoir ce « très bien ».

On a chacun-e nos corps, avec ses limites, ses os et ses articulations uniques, son histoire, ses péripéties et ses maladies. Il n’y pas une posture qui est universellement « bien » ou « très bien » (d’ailleurs si les extra-terrestres ont 7 bras, on sera bien embêtés avec cet universalisme du yoga, et ce qui était considéré par certain-e-s comme « très bien » devra être déclassé en « à peine passable ». Bref, ça ne tient pas).

Il y a la posture qui est possible dans notre corps, dépendant de notre souplesse, de notre équilibre, de la longueur de nos bras, de notre ventre qui vient peut-être se mettre dans le chemin, etc. Il y a la posture qui est sécuritaire : le respect des alignements, la limite en termes de douleur, l’attention portée aux membres que l’on sait fragiles en soi. Il y a la posture qui nous permet de nous connecter à nous-mêmes, d’être nous, dans toutes les couches de notre être. Et celle-là, aucune photo ne vous la montrera. Et idéalement, ces trois ingrédients sont réunis dans une même posture.

Ce que je trouve de plus fascinant en yoga, et ce qui nous change, ou nous reconnecte, plutôt, à nous-mêmes, c’est l’attention aux sensations physiques, mentales, spirituelles, quand on pratique. Comment vous vous sentez quand vous n’arrivez pas à faire comme la prof (ou comme les autres élèves si vous pratiquez en présentiel) ? Comment vous vous sentez quand vous n’arrêtez pas de perdre l’équilibre dans la posture de l’arbre ? Comment vous vous sentez quand la prof vous invite à visualiser une lumière en vous et que vous ne voyez rien ? Si vous êtes comme moi, votre petite voix se fait peut-être entendre de façon assez peu douce « oh là là, mais j’y arrive pas », « je sens rien de rien de rien, je suis pas assez concentrée », « je vois rien de rien, j’ai un souci, pourquoi je la vois pas la lumière, moi ? Je suis sûre que tou-te-s les autres la voient, je vois que du noir. », etc.

Je vous le dis souvent, observer ce qu’il se passe en soi quand on pratique le yoga permet de mieux observer ce qu’il se passe en soi dans la vie. Et de mieux gérer les situations du quotidien. Et au-delà de l’observation, peu à peu, on évolue, la petite voix se transforme : « c’est OK de ne pas tenir le chien tête en bas », « je perds mon équilibre, je recommence », « je ne vois pas la lumière, je reviens à l’observation de ma respiration ».

Au fil des séances, j’essaie autant que possible de toujours vous mettre à l’aise par rapport à vous-mêmes et à ce que vous pensez devoir faire. Mon intention est toujours toujours toujours que vous ne vous sentiez pas « moins » ****** (souple, agile, résistant-e, en forme, jeune, etc.). Je souhaite, à chaque séance, que vous puissiez vous connecter avec vous-mêmes, tel-le-s que vous êtes, sur votre tapis, et dans votre vie. Parce que l’héroïne de la séance de yoga, c’est vous, l’héroïne de votre vie, c’est vous !

 
 

*(et puis, le yoga, ce ne sont pas que des postures, j’y reviendrai dans de futurs articles, donc parler de « plus avancé » sur une simple dimension posturale n’a aucun sens).

Accessoirise ta pratique de yoga !

Accessoirise ta pratique de yoga !

Les accessoires de yoga, avant, je croyais que c’était le mal incarné. Je l’avais déjà mentionné dans cette vidéo. Quand je parle d’accessoires, je parle notamment du coussin, de la courroie, des blocs et du traversin.

Avant, je pensais que pour « faire du vrai yoga », il me fallait le pratiquer simplement sur mon tapis, sans rien d’autre. D’où venait cette croyance, je n’en sais rien, toujours est-il que je me suis refusée à utiliser les accessoires pendant des années.

Quand j’ai commencé ma formation de professeure de yoga, il m’a été demandé d’acheter courroie, blocs et traversin (bolster), et donc a priori, puisqu’il me fallait m’équiper, il allait falloir que je m’en serve. J’étais loin d’être motivée par cette perspective, mais je me suis dit que c’était pour la formation, et que je pourrais toujours les revendre après. Oui, on peut dire que j’y allais vraiment à reculons !

Et puis, petit à petit, posture après posture, différentes variations avec des accessoires étaient proposées dans les modules de formation. Et souvent, très souvent, c’était pour adapter une posture à un corps qui n’avait pas la flexibilité de la faire telle qu’initialement prévue (moi !) et/ou qui avait de légères disproportions qui nécessitaient par exemple l’usage des blocs (re-moi !).

Donc non seulement j’ai pratiqué, mais en plus, et oui, j’ai aimé ! J’ai aimé ressentir la longueur dans mon dos quand je suis en fente basse avec des blocs sous les mains. J’ai aimé redécouvrir des postures que je n’aimais pas pratiquer avant (la partie des bras de la tête de vache ou encore la posture de la main à l’orteil couchée au sol). Des centaines de nouvelles possibilités de pratiques se sont ainsi ouvertes à moi.

Alors si comme moi, tu butes sur l’utilisation d’accessoires, je t’invite à explorer, lors de tes prochaines pratiques, l’utilisation de ces objets du quotidien :

  • Mets un coussin au sol avant de t’asseoir en tailleur. Voire 2 ou 3 si tu le souhaites. Tu arriveras peut-être à mieux garder le dos droit ou à être plus à l’aise dans la posture. Essaie aussi de mettre un ou deux coussins sous tes genoux en torsion allongée. Peut-être comme moi, tu y gagneras un confort immense !

  • Utilise un foulard (ou tout autre objet pouvant remplacer la sangle) dans la posture de la tête de vache pour que tes mains puissent « se rejoindre » à travers elle, si elles n’y parviennent pas physiquement.

  • Utilise 2 blocs (ou des piles de livres) pour soulever le sol à toi en fente basse. Observe si ton dos est plus droit, ta posture plus confortable. Expérimente aussi la posture du papillon allongé, les deux genoux soutenus par des blocs (ou des coussins), et ressens une détente encore plus profonde.

Teste, pratique, et vois les différences que cela amène dans ta pratique ! Observe toi, sans jugement, le cœur ouvert. Ce que je trouve le plus intéressant dans le processus au final, ce sont les perspectives que cela ouvre, au niveau du corps bien sûr, mais aussi au niveau de la tête : un petit accessoire peut tout changer, une petite aide peut nous offrir un monde de confort, un petit soutien et ce qui n’était pas possible le devient !

Et n’oublie pas : ce qui se vit sur le tapis s’applique à la vie ! Bonne pratique !

➡️ Tu as envie de découvrir comment te servir des accessoires de yoga pour adapter le yoga à ton corps (et pas l’inverse) ?

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