Mieux connaitre la respiration

Mieux connaitre la respiration

La respiration, c’est souvent quelque chose qui fascine pas mal quand on fait du yoga : on apprend à l’allonger, à l’approfondir, à la placer plutôt dans le ventre ou plutôt ou niveau de la cage thoracique, ou plutôt au niveau des clavicules, on bouche une narine, l’autre, on retient notre souffle à poumons vides, à poumons pleins… Et tout le long de la séance, on entend « restez connectées à votre respiration », « respirez profondément », « inspirez… expirez… »

La respiration, c’est la seule fonction du corps qui soit à la fois automatique ET sous notre contrôle.

Automatique, pourquoi ? On n’a pas besoin d’y penser pour respirer (encore heureux, la vie serait un peu compliquée).

Sous notre contrôle, pourquoi ? Parce qu’on peut choisir d’allonger ou d’approfondir la respiration.

FAS-CI-NANT. Fascinant.

Mais comment ça fonctionne ?

Quand on pense respiration on pense… poumons. Oui, c’est clair, faut les remplir ces poumons. MAIS, ce ne sont pas eux qui font le boulot principal. Ce sont même les feignasses de l’équipe, ils sont passifs (bon, s’ils ne sont pas là pour se remplir, les choses se compliquent, donc on est d’accord, ils sont indispensables au processus).

La star méconnue de la respiration, c’est le diaphragme, une beauté suprême de muscle, en forme de parapluie, directement sous le cœur et les poumons : quand le diaphragme se contracte, les poumons se remplissent d’air, quand il se détend, les poumons se vident.

La respiration, c’est donc un processus à la fois actif et passif : à l’inspiration, c’est actif, car le diaphragme se contracte, et à l’expiration, c’est passif, car le diaphragme reprend sa place par lui-même.

Concrètement, quand le diaphragme se contracte, il pousse vers le bas, ça crée comme un appel d’air : on ne va pas chercher l’air avec notre nez, c’est l’espace créé dans les poumons qui fait rentrer l’air. Et à l’expiration, il reprend sa place, et ce faisant, il chasse l’air des poumons.

Donc on aimerait bien laisser le ventre se gonfler à l’inspiration : le diaphragme descend, donc en tout logique la façon de le laisser faire son job, c’est de laisser sortir le ventre.

C’est assez dissonant avec la tendance qu’on a, surtout les femmes, à rentrer le ventre « pour faire joli ». Or, quand on fait ça, on restreint le mouvement possible, et notre respiration s’en trouve contrainte. Dommage, non ?

Regardez cette beauté en vidéo :

Bien sûr, le processus peut devenir complètement actif, inspiration et expiration, si on le souhaite. On peut prendre le contrôle dessus. Et plusieurs muscles au-delà du diaphragme sont impliqués, et notamment les muscles intercostaux (entre les côtes), et en cas d’expiration active, les abdominaux !

Je trouve intéressant de savoir ça, même si au fond ça ne va pas changer votre façon de respirer hein ! Respirer de façon consciente au moins une fois dans la journée (plusieurs si possible), ça permet vraiment de faire baisser le stress, de mieux oxygéner nos organes (dont le cerveau), et de se sentir mieux !

Je vous propose sur YouTube au moins 3 techniques de respiration (en plus de celles qui se cachent à l’intérieur des séances de yoga !)

  • La cohérence cardiaque, à pratiquer idéalement 3 fois par jour, pendant 5 minutes
  • La respiration alternée, à pratiquer pour apaiser le mental galopant et équilibrer le système nerveux…
  • La respiration carrée, pour une relaxation profonde

Bonne respiration ! 

Planter des graines : persévérance et puissance de nos échecs

Planter des graines : persévérance et puissance de nos échecs

Lundi soir, je suis allée courir. Première fois depuis 2 ans et demi. Et j’ai réussi à courir 7 kilomètres sur 45 minutes sans m’arrêter (mon frère, le coureur de la famille a dit « pas dégueu pour une reprise ». J’étais déjà fière de ma performance, mais là j’étais au taquet de la fierté !). C’est assez incroyable pour moi qui ai couru dans ma vie pendant 5 semaines, le temps de me prouver que je pouvais passer de 3 minutes d’affilée à 45 minutes. Et puis j’avais lâché l’affaire, en me trouvant 457 excuses pour lesquelles non, je n’allais pas courir. 

A la reprise après une aussi longue pause, je ne m’attendais pas à courir autant, en souffrant aussi peu et sans bataille mentale (il se passe un sacré bazar dans ma tête quand je cours généralement). Alors, je me suis fait la liste de toutes les raisons pour lesquelles j’avais dépassé mes attentes : la température optimale, la  période favorable de mon cycle, la forêt magnifique, mon mari qui courait avec moi à mon rythme, ma capacité renforcée après 2 ans d’entreprenariat à dépasser mon inconfort, ma meilleure capacité à me détacher de mes pensées… 

Et finalement, non, la seule vraie raison, c’est qu’il y a 2 ans et demi, j’avais fait le travail d’apprendre à courir (oui, j’ai appris la posture, le souffle…), et j’avais expérimenté ça dans mon corps, de courir pendant 45 minutes. 

Alors que j’avais vécu ça comme un échec d’avoir abandonné mon projet de courir, j’avais en fait planté des graines. Et il y a plein de choses dans notre vie, d’échecs perçus, qui sont en fait des graines qu’on plante et qui germent plus tard. Des fois on arrive à le voir, des fois on ne le voit pas. Pourtant, Nelson Mandela le disait, « soit je gagne, soit j’apprends ». Parfois l’apprentissage, on ne le voit pas, on ne voit que l’échec : « bah, je suis pas faite pour courir, c’est pas pour moi, blablabla ». Et on ne réalise pas qu’on apprend, que notre corps se rappelle, que quelque chose en nous se souvient, a acquis des compétences. 

Rappelez vous de ça la prochaine fois que vous voyez une situation comme un échec. Oui, on a le droit d’être déçues, frustrées, dégoûtées. Mais on peut aussi garder une petite voix à l’intérieur de nous qui dit « tu plantes des graines pour l’avenir, ça ressortira à un moment ou à un autre ». Et peut-être qu’on verra plus tard quelles graines ont permis une réussite, un projet abouti, une fierté personnelle, un challenge réussi. Et peut-être qu’on ne fera pas le lien, et on s’en fiche, c’est pas ça qui est important. 

Ce qui est important, c’est que d’avoir cet élément en tête, ça nous permet aussi de continuer à persévérer quand ça devient compliqué. Parfois, on a envie d’avoir des résultats alors même qu’on vient à peine d’entamer le process. Pourtant, c’est le concept même de semer des graines : le planteur d’ananas ne s’attend pas à ce que l’ananassier (oui, j’ai décidé que ça s’appelait ainsi) donne des fruits le lendemain du jour où il l’a planté. Non, il attend patiemment un nombre incroyable de mois avant que l’ananas soit prêt… Sans être sûr qu’il puisse un jour déguster ou vendre son ananas… Mais il aura entre temps amélioré sa technique, appris ce que ses ananassiers préféraient comme température ou comme taux d’humidité, quelles bestioles viennent le grignoter et comment les éloigner… Et la prochaine fois, il plantera à partir de cette connaissance là… 

Donc voilà : une graine planté il y a 2 ans et demi a vu le jour avant-hier, alors même que je ne m’y attendais pas, que je pensais repartir de zéro. Nos êtres formidables se rappellent, construisent sur nos expériences. Et c’est beau !

Le scan corporel pour revenir ici et maintenant

Le scan corporel pour revenir ici et maintenant

Votre esprit est-il comme le mien un petit singe qui saute de branche en branche, d’une banane à une papaye, d’une chose à l’autre, constamment, sans arrêt ?

C’est notre cas à toutes : on a environ 60 000 pensées par jour, 95% d’entre elles sont répétitives d’un jour à l’autre, et 80% sont négatives.

Leur point commun, c’est qu’elles nous gardent bien souvent ailleurs que dans le présent : dans le passé, dans le futur, ça mouline à fooooond sur toute sorte de sujets. On est ainsi. Par contre, dans notre vie quotidienne, on peut rapidement se sentir détachée de nous-même à force d’être dans le mental, à essayer de suivre notre petit singe qui s’agite. Ca peut amener à une sensation de déconnexion, et on peut passer à côté de signaux importants du corps (notamment en termes de douleurs, ou de fatigue). 

Un des outils les plus simples pour ramener l’esprit ici et maintenant, c’est la pratique du scan corporel, aussi parfois appelé balayage corporel (appellation que je n’utilise pas, je visualise trop le balai🧹).

 

Qu’est-ce donc que le scan corporel ?

Il s’agit, comme un scanner, de passer en revue les différentes parties de notre corps.

Cette pratique, je vous en propose une version en clôture de chacune de mes séances de yoga : un temps pour relâcher les parties du corps, une par une, en y plaçant notre attention. C’est tout.

 

« J’ai pas de scanner ! » : comment fait-on un scan corporel ?

1. Dans quel cadre ?

On peut le faire dans le cadre d’une pratique de yoga comme je vous le propose la plupart du temps, ou bien on peut faire seulement le scan, sans préambule.

Personnellement, je préfère largement avoir une pratique physique avant pour dénouer les tensions, ressentir mon corps dans l’effort, et apaiser mon mental, pour ensuite me déposer au sol et ressentir. On est toutes différentes, et ça peut être exactement l’inverse pour vous : explorez !

2. Dans quelle position fait-on un scan corporel ?

On le fait généralement en position allongée. N’hésitez pas à prendre un coussin, une couverture, tout ce qui pourra faciliter votre confort !

Ceci dit, on n’est pas du tout obligée d’être allongée ! Le scan corporel est un excellent moyen de reprendre conscience de ce qui se trame ici et maintenant à l’intérieur de vous : ça peut très bien se faire assis, sur votre chaise de bureau, voire même debout, appuyée contre un mur. Le principal sera d’être dans un espace suffisamment sécurisant pour pouvoir fermer les yeux ou pour pouvoir en tout cas laisser votre regard se détendre.

Vous pouvez aussi faire une version « express – yeux ouverts », en situation de stress, par exemple avant une présentation, un entretien d’embauche ou un oral d’examen : ramener son attention sur les parties du corps, même sans fermer les yeux, est un excellent moyen de ralentir la spirale du mental (celle qui dit « et si je suis pas prête ? et si je raconte n’importe quoi ? et si je me souviens plus ce que je voulais dire ?)

3. Et maintenant, on fait quoi ?

Vous êtes installée, prête à scanner ? C’est parti ! On va simplement passer en revue les parties de notre corps, avec la simple intention de les relâcher (c’est ce qu’on fait ensemble la plupart du temps en cours de yoga). Concrètement, ça veut dire que vous allez placer votre attention sur une partie du corps, observer ce qu’il s’y passe (peut-être que vous ne ressentez rien, et c’est OK aussi), et détendre consciemment cette partie, comme pour laisser les tensions s’envoler. Et puis, on passe à une partie suivante, puis une autre…

Vous pouvez scanner tout le corps, des pieds à la tête, ou bien seulement une partie comme je vous le propose dans le scan du visage, ou dans le scan des jambes (dans le coffret de bulles de sérénité). Ce qui est intéressant, c’est d’apporter son attention à des parties qui n’en ont jamais : le 3e orteil par exemple, quand je le scanne, c’est toujours une redécouverte (le pauvre, trop au milieu pour se prendre le coin de la porte comme le petit orteil, trop à l’intérieur pour se prendre le coup quand je trébuche sur une marche… il n’est jamais au centre de mon attention, sauf pendant les scans !)

On peut entrer dans un joli niveau de détail : le gros orteil droit, le 2e, le 3e, le 4e, le petit orteil droit, la plante du pied droit, le talon droit, le dessus du pied droit, l’intérieur de la cheville droite, l’extérieur de la cheville droite… Ou on peut être dans quelque chose de plus rapide : les pieds, les mollets, les genoux, les cuisses… C’est à expérimenter, pour explorer vos préférences !

Peut-être que vos pensées vont vouloir aller à droite à gauche : observez la pensée, nommez-la (avec un mot), et puis ramener votre attention au souffle et au corps ! C’est parfaitement OK, et vous n’avez rien raté du tout ! 

4. Et après le scan corporel ? 

Une fois qu’on a passé en revue tout notre corps, on prend quelques instants pour rouvrir les yeux, reprendre contact avec ce qui nous entoure… On peut s’étirer, faire les mouvements dont on a envie… Et puis, si on est allongée, on se tourne sur le côté pour pousser dans les mains pour se rasseoir.

Prenez le temps qu’il vous faut pour ne pas vous relever trop vite. Si jamais vous avez la tête qui tourne ou une sensation désagréable, rallongez vous le temps que les choses s’apaisent !

 

Les bienfaits du scan corporel

Le scan corporel nous permet de revenir dans notre corps, ici et maintenant, et donc d’apaiser le stress. Il nous aide également à cultiver notre concentration : quand il s’agit de placer son attention sur le 3e orteil gauche, ça demande un bel effort pour le localiser, et le relâcher !

De façon répétée, le scan corporel peut nous aider à mieux accepter notre corps, tel qu’il est, avec ce qu’on aime de lui, ce qu’on aime moins, ce qui nous pèse, ce qu’on souhaiterait différent.

Et puis, soyons honnête, c’est une pratique trop cool quand on n’a pas envie de se bouger mais qu’on veut quand même prendre soin de soi !

Revivre ses meilleurs souvenirs à travers ses 5 sens

Revivre ses meilleurs souvenirs à travers ses 5 sens

Dans le contexte actuel, il est facile de se laisser embarquer dans toutes sortes de pensées négatives et des émotions difficiles qui viennent avec. Tout le monde en parle tout le temps (on a le choix de sujets collectifs lourds, en plus).

Contrairement à ce qui apparait peut-être ici, je ne suis pas la reine de l’optimisme, je suis consciente des défis de l’humanité, covid ou pas, guerre ou pas. C’est pour ça que les pratiques comme le yoga me font tellement de bien, pour me remettre dans l’ici et maintenant, et dans mon pouvoir à moi : de choisir ce que je veux vivre et comment je veux le vivre.

Aujourd’hui, je vous propose de vous faire vivre des émotions agréables, en vous créant une bibliothèque de souvenirs à partir de vos 5 sens (si vous avez le coffret de bulles de sérénité, il y a une pratique à ce sujet, un peu différente de ce que je vous propose ici). Mariage, premiers pas d’un enfant, vacances formidables, repas de famille, succès professionnel ou scolaire… Peu importe la nature des souvenirs, on veut que ça vous fasse planer.

Listez vos 10 chouettes expériences. Oui, dix, on se fait un bon petit stock. Peu importe si c’est le « Top 10 » (mon mari adore classer nos séjours, nos randonnées, nos balades en Top 1, Top 2, Top 3… moi je ne vois pas comment faire ça. Je peux juste dire « ça c’est une de mes préférées »), ou si c’est juste les premiers 10 souvenirs qui vous viennent en tête !

Et puis c’est parti, asseyez-vous ou allongez-vous confortablement, fermez les yeux ou laissez votre regard se détendre. Prenez le temps de laisser votre corps se déposer au sol, observez votre respiration. Et puis, avec le premier souvenir de votre liste, décrivez-le pour vous-même à partir de vos 5 sens. On commence par définir où on est, et on égrène les 5 sens : je vois… j’entends… je sens… j’ai le goût… je touche…

Par exemple : je suis sur les rives d’un lac au pied de Fitz Roy, ce pic au cœur de la Patagonie. Je vois cette eau profonde, les montagnes au loin, le ciel bleu, et Fitz Roy au loin, les oiseaux qui vont et qui viennent, le reflet incroyable dans le lac. J’entends le bruit du vent, les oiseaux qui se poursuivent, le bruit de l’eau qui clapote, les cailloux qui crissent à chacun de mes mouvements. J’entends surtout le calme et le silence. Je sens l’odeur de l’air frais et pur, des arbres qui nous environnent, du café qu’on vient de préparer après la nuit sous la tente. J’ai le goût du café et des flocons d’avoine dans la bouche. Mes doigts enserrent la tasse de café pour se réchauffer, je suis assez inconfortablement assise, j’ai froid, et je sens les rayons du soleil qui essaient de me réchauffer (toucher).

C’est simple et en même temps, ça demande un vrai effort de se souvenir de tout ça à travers nos sens. Ca permet de faire taire le mental quelques temps au passage.

En pensant à ces doux moments, votre cerveau va déclencher les émotions qui les accompagnent. Le subconscient ne distinguant pas l’origine des émotions (d’expériences passées ou présentes), on façonne notre esprit pour lui faire vivre des émotions agréables, pour qu’il les reconnaisse et s’en empare à chaque fois que c’est possible pour lui.

Parce que notre cerveau est une merveilleuse machine qui a aussi besoin d’un peu d’entrainement : si on a l’habitude de tout voir en gris ou en noir, on aura tendance à ne voir que le gris ou le noir. Apprendre à voir plus de couleurs dans la vie, à vivre des émotions plus agréables, c’est possible, et ça passe, entre autres, par ce type de petits exercices !

Alors, vous allez essayer ? Racontez-moi ! 

Comment faire face à ses peurs ?

Comment faire face à ses peurs ?

Ce week-end, en randonnant, on s’est retrouvés sur une paroi enneigée et gelée, et sur laquelle on avait du mal à progresser. J’avais peur (de rester bloquée là, de tomber à la renverse dans ce qui m’apparaissait comme un grand vide, etc.). J’ai ressenti tout mon corps se mettre en alerte : hyper concentration, précision des pas, respiration que je contrôlais activement pour m’aider à avancer, force énorme dans mes bras pour me soutenir avec les bâtons (alors que mes bras ne sont pas très très forts justement)…

J’avais peur. Après coup, mon mari m’a dit que non on n’avait pas été imprudents et que lui n’avait pas eu peur. Mais moi, si, j’ai eu peur. Et ça c’est un premier point : quand on a peur, c’est ainsi, et entendre quelqu’un dire « n’aie pas peur » n’aide pas.

Dans cet exemple, la réaction de mon corps m’a permis de me sortir de ce mauvais pas. Je me suis vue mobiliser tout mon être avec une détermination profonde : rien n’était plus important que le pas d’après, l’endroit où j’allais poser le pied et comment j’allais le sécuriser pour ensuite soulever un bâton et puis l’autre, et puis le second pied. Et je respirais « fort » parce que c’est ce que je fais quand j’ai peur, grâce au yoga : ce sont mes pratiques en lien avec l’équilibre notamment qui m’ont appris à respirer en conscience et profondément, surtout quand ça vacille.

Et ça c’est déjà super intéressant : la peur nous sauve, nous protège, nous permet d’activer ce qu’il faut pour se sortir de ces situations où on se sent en danger.

Il y a d’autres types de peurs, plus insidieuses peut-être, celles qu’on ressent au quotidien, pour une myriade de raisons. Il y a bien sûr les sources les plus évidentes de peur : examen, entretien d’embauche, problèmes de santé, difficultés financières, etc. Et il y a toutes ces petites peurs du quotidien dont on n’est même pas conscientes mais qui nous empêchent de réaliser nos rêves ou de nous dépasser ou tout simplement de faire cette activité qui nous fait envie. Par exemple : j’ai vécu 13 ans à Maurice, je n’ai jamais fait de plongée parce que j’ai peur d’être sous l’eau avec des bouteilles, tout en me racontant que « moi, je suis une fille de la terre », ce qui n’est pas tout à fait faux, mais quand même, ça me dirait bien d’aller voir les poissons de plus près (mais pas trop. J’ai un peu peur des poissons aussi).

Tu vois ? Les peurs sont partout. Et c’est OK : le plus important, selon moi, c’est de les voir, les identifier, et puis de chercher à les dépasser si c’est important pour nous (clairement, dans l’exemple de la plongée, ça n’a pas été ma priorité !) ou si c’est incontournable (comme pour un examen par exemple). On peut très bien aussi se ficher la paix, attendre que ça passe ou ne pas s’y exposer…

Je te partage mes astuces préférées pour dépasser mes peurs :

Passer à l’action

Le premier, qui n’a rien à voir avec le yoga, c’est de passer à l’action. Je suis une fille stressée, et globalement, je le suis largement moins quand je suis en action : tout est toujours pire dans ma tête que dans la réalité, 99,9% du temps. Tu connais peut-être ce schéma « ce que je crois qu’il pourrait arriver » / « ce qui pourrait arriver » / « ce qui arrive ». Et globalement, c’est quand on se met en action qu’on peut voir ça, et on peut aussi garder en tête que fait est mieux que parfait, ça peut aider.

    Allonger l’expiration 

    Quand on est en situation de peur, on peut avoir tendance à être surtout sur l’inspiration, et notre respiration va souvent se faire plutôt « en haut » au niveau des clavicules. Ce qu’on va essayer de faire, c’est d’allonger l’expiration : l’expiration active le système nerveux parasympathique (celui qui nous apaise). Je dis « essayer » parce qu’au début, ça peut paraitre vraiment impossible : comme d’habitude, on fait avec ce qu’on a, à partir de là où on est. Et on essaie autant que possible d’emmener la respiration en direction du ventre : on visualise qu’on le fait gonfler comme un ballon à l’inspiration et qu’il reprend sa place à l’expiration. Et on se donne l’espace d’accepter que ça prend un peu de temps à se mettre en place.

    La respiration de la Lune, Chandra Bedhana

    Dans cette respiration, on inspire par la narine gauche, on expire par la narine droite, en bloquant les narines avec la main droite comme dans la respiration alternée (qui est aussi une alternative si tu préfères !). L’inspiration par la narine gauche active le système nerveux parasympathique, ce qui nous permet de nous apaiser rapidement (en 10 respirations, on ressent un grand mieux déjà !). J’ai fait cette respiration en haut de la montagne, après ma fameuse paroi !

    Se tapoter le sternum (le haut de la poitrine)

    C’est un truc que j’ai découvert par hasard : quand on a découvert qu’on avait été cambriolés, passé les premières étapes, je marchais dans le salon en respirant fort et en me tapotant le sternum. La respiration, OK, le tapotage, j’ai pas su d’où ça sortait. Magie de la sagesse du corps qui sait quoi faire pour nous apaiser : tapoter à ce niveau là vient stimuler le thymus et ainsi apaiser notre stress. Merveille.

    La mudra de wonderwoman

    Ce n’est pas son nom officiel, mais presque : c’est la mudra de l’armure énergétique, Vaikhara Mudra. Elle permet de se connecter à notre force, notre courage, notre confiance. Pour la réaliser :

    • on ferme les poings, pouces à l’intérieur.
    • on replie le bras droit contre soi, le poing droit au creux entre l’épaule et la clavicule gauches, et le bras gauche se replie par-dessus, poing gauche dans le creux entre l’épaule et la clavicule droites.

    Une autre mudra, Vajrapradama Mudra

    Celle-ci, c’est la mudra de la confiance inébranlable. La bonne nouvelle, c’est qu’elle est discrète : on peut la faire en toutes circonstances, et même avoir l’air assez distingué 😂! Elle nous permet de calmer notre anxiété, de nous connecter à notre force intérieure… Pour la réaliser :

    • On entrelace les doigts
    • On ouvre les pouces
    • Les paumes des mains sont tournées vers le corps
    • On visualise comme un filet de sécurité qui nous entoure !

    Des postures de yoga

    Plusieurs possibilités sur ce front :

    • les inversions comme le chien tête en bas, les jambes au mur ou la poupée de chiffon
    • les flexions comme le Dieu des vents, l’enfant, le chat, ou la pince assise
    • des postures debout pour s’ancrer dans la confiance et la force intérieure : les guerriers, l’arbre, la montagne, la déesse, la chaise… Toutes ces postures qui nous ancrent et nous connectent à notre force intérieure !

    Et pendant la pratique, on met l’emphase sur la lenteur des mouvements et la douceur ! Et on clôture en position allongée (posture du cadavre / shavasana).

    Accepter l’inconfort

    Accepter l’inconfort d’aller vers l’inconnu. Accepter l’inconfort tout court. Ca nous permet de traverser nos peurs et de réaliser nos rêves, même ceux qui font peur, et c’est le cas de beaucoup de nos rêves. Sinon, ils seraient probablement déjà réalisés. Quand j’ai décidé de faire ma formation de prof de yoga, j’étais grave flippée : et si je dépense tout cet argent et que rien n’en sort ? Ou que je n’aime pas ? Ou que… ? Mon mental m’emmenait dans tous les recoins pour me dire « mais noooon » et j’ai du vraiment me connecter à mon envie de devenir prof, rassurer mon mental avec des faits, et chercher de l’aide à l’extérieur (ici mon mari qui m’a dit « t’as envie, on a les sous, pourquoi tu le ferais pas ? »). Et accepter de rester dans l’inconfort, prendre le risque d’être déçue, de perdre de l’argent ou du temps ou…

    Quand on a décidé de trier toute notre maison pour partir voyager l’esprit libre, toutes mes inquiétudes sont remontées à la surface : « et si on fait le mauvais choix ? ». Rappel : il n’y a pas de mauvais choix. Prends ta mudra wonderwoman, connecte-toi à tes envies, rassemble les preuves que c’est possible (« ce n’est pas irréversible », « je vais trouver un mi-temps à côté » : oui, on rassemble des preuves tangibles pour le mental !)

    Mettre en place des rituels et routines qui sécurisent

    Nous y revoilà, mon sujet favori ! Pour pouvoir dépasser nos peurs, mettre en place des habitudes qui nous soutiennent, ça va énormément nous aider à cultiver à la fois l’ancrage et la force qui nous sont nécessaires. Qu’est-ce qui va t’aider selon toi ? Courir, faire du yoga, de la méditation, cuisiner tous les jours, aller au lit à 21h30…?

    ➡️ Au final, les peurs, on fait tout pour les éviter, on veut pas les ressentir, sans réaliser que c’est souvent en les traversant que la magie arrive. Le courage, c’est ça, faire face à nos peurs, et aller de l’autre côté et voir ce qui se cache derrière. On inspire, on expire, on choisit les outils qui vont nous aider, et c’est parti ! 

     

    Et toi, as-tu des outils favoris pour dépasser tes peurs ? Dis-moi tout en commentaire !

    Des rendez-vous réguliers pour cultiver votre énergie

    Des rendez-vous réguliers pour cultiver votre énergie

    Cette semaine, je suis tombée sur cette phrase (mise en page par MyAgenda) de Florence Servan-Schreiber (qui a écrit 3 kifs par jours, je vous en avais parlé notamment dans cet article sur la gratitude ❤️).

     

    Elle m’a énormément parlée, car elle me ramène à une de mes motivations principales en ce moment dans ma pratique de yoga, et au-delà dans le mouvement que j’insuffle un peu plus dans ma vie, à travers notamment une marche quotidienne « quoi qu’il arrive » : l’énergie ! ✨

    L’énergie, quand on en manque, tout parait plus dur et compliqué, comme une montagne incroyable à gravir… Et le problème c’est que c’est bien souvent le serpent qui se mord la queue : on n’a pas d’énergie, et donc on ne déroule pas le tapis, on ne fait pas cette séance (de yoga, de sport, de peinture, de…), et on a encore plus de mal à se connecter à notre énergie. 😫

    Est-ce que vous voudriez, pour tout le mois (en plus il est court ET on est déjà le 2 février), vous offrir des rendez-vous quotidiens qui vous font du bien ? Ca peut être du sport, de la marche, de la lecture, de la peinture, de la poterie… Ca peut être 5 minutes, 6000 pas, un petit dessin, 5 pages de lues… 

    Si ça vous dit, je vous invite à :

    • définir les activités qui vous nourrissent 
    • définir la fréquence (je vous invite à la choisir quotidienne, mais c’est à adapter en fonction de vos réalités !)
    • définir la durée / quantité  

    (et après, on va tout mettre dans un cadre logique. Pardon, c’était une petite blague pour mes collègues associatifs qui me lisent ici).

    De mon côté, ça va donner : minimum 20 minutes de yoga assez actif, au quotidien (et plus doux en période prémenstruelle et menstruelle) et minimum 4000 pas par jour en extérieur (et pas en moyenne : je fais de longues randos le week-end, et non, je ne vais pas diviser sur la semaine, parce que je sais que ce qui me fait du bien, c’est de sortir et marcher tous les jours). 

    Le yoga est une habitude bien ancrée, j’adapte juste un peu l’intensité (je ressens le besoin de faire des choses un peu plus « physiques »), et pour la marche, depuis la mi-janvier, je sors tous les jours « quoi qu’il arrive », sans minimum de pas. Honnêtement, 4000 pas, c’est largement atteignable tous les jours pour moi par rapport à ce que j’ai expérimenté sur ces dernières semaines, mais ça me permet de prévoir que je vais devoir sortir au minimum 30 minutes tous les jours et de trouver une place dans le calendrier. Donc c’est un peu ambitieux mais complètement réaliste

    Je me suis mis ces petits objectifs parce que je sens que ce sont des activités qui :

    • portent mon énergie au quotidien
    • sont faisables : je ne pars pas sur 2 heures de méditation tous les jours ou 45 minutes de course. J’ai choisi des activités que je pratique déjà, et sur lesquelles je veux simplement accroitre l’intensité (yoga) ou la quantité (marche)
    • s’intègrent à mon quotidien : chez moi, ce sont les activités pratiquées au quotidien qui me nourrissent. Alors bien sûr la rando de 25 000 pas du week-end me nourrit sur tant d’autres plans. Mais au final, quand je suis enfermée chez moi avec mon projet à rendre à mon client associatif, c’est ma pratique de yoga du matin, ou la petite balade du jour qui vont me permettre de me sentir mieux, et oui, plus en énergie !

    Ca vous dit de vous joindre à moi ? Choisissez ce qui vous fait kiffer, choisissez la fréquence, la durée, trouvez le moyen qui va vous plaire pour le réaliser (avec une copine ? en extérieur ? avec de la musique ?), et en avant ! Si vous le souhaitez, vous pouvez suivre vos rendez-vous avec vous-même avec ce petit outil que je vous ai concocté 📅 

    Et si vous voulez me partager ce que vous prévoyez comme rendez-vous régulier, dites-moi tout juste en-dessous ! 

    PS : n’oubliez pas, on n’est pas là pour souffrir ! Si ça ne vous parle pas du tout et que vous n’avez pas envie, c’est que ce n’est pas le moment pour vous. Si vous avez choisi une activité qui vous disait bien et que finalement bof, ça ne vous fait pas plus de bien que ça, changez, ajustez, trouvez la version qui vous convient à vous ! Respectez vos envies ❤️