Dé-am-bu-la-tion. J’ai lu ce mot ce matin, et je ne sais pas pourquoi, il m’a arrêtée, il m’a attrapée au vol. C’est comme si je l’avais pris dans mes mains, cueilli dans un champ d’herbes folles, choisi parmi des milliers. Un peu au hasard, mais pas tout à fait quand même, car impossible de m’en éloigner. Je l’ai porté à mon visage, je l’ai fait tourner, l’ai observé, et je l’ai goûté. Dé-am-bu-ler ! Dé-am-bu-ler. Le verbe est encore mieux. Il a la saveur de l’aventure, de l’exploration, de la flânerie. Une odeur d’été, un parfum chargé de fruits et de fleurs et d’herbe sauvage brûlée par le soleil… Dans ma bouche, il flotte, il tourne, il suspend, il est là juste pour moi et en même temps il est à la croisée des mondes. A la croisée de mes mondes, de tous ceux que je connais, de tous ceux dans lesquels j’ai dé-am-bu-lé.
Et Dieu sait que j’aime déambuler. Je suis la déambulatrice incarnée. Je construis peu à peu ma vie pour qu’il n’y ait plus d’obstacles entre moi et la déambulation. La déambulation physique dans le monde, le monde en entier, le monde dont je souhaite découvrir les moindres recoins, tout en sachant que la déambulatrice que je suis est plutôt lente et a tendance à vouloir retourner là où elle est déjà allée pour continuer l’exploration… Mais aussi la déambulation dans mon corps, à l’intérieur de moi, à la découverte des contrées inexplorées de mon âme et de ma conscience…
Je déambule, tu déambules, nous déambulons… Déambulons !
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