Faire du yoga, OK, mais pourquoi ?

17 Fév 2021

Déjà, faudrait-il qu’il y ait une utilité pour en faire ? Non, je ne crois pas. Le simple fait d’en avoir envie, c’est suffisant. Par exemple, en ce moment, je fais un puzzle. Pourquoi ? Parce que j’ai envie et que ça me fait plaisir de trouver la pièce du milieu qui manque làààà. Est-ce que ça m’apporte autre chose ? Sans doute (pour l’instant, je vois surtout que ça me distrait de mon travail et que ça me tue le dos, voilà d’ailleurs une courte séance de yoga pour les gens qui font des puzzles !).

Je ne crois pas qu’on devrait faire les choses uniquement par utilité. Oui, je vous dis tout le temps de « prendre un temps pour vous », de « vous faire du bien », de « prendre soin de votre corps et de votre esprit » à travers le yoga. Mais franchement, la plus grande motivation pour moi, c’est le plaisir que j’y prends. Si je trouvais ça trop nul ou que 99% du temps ça me porte peine de sortir mon tapis, c’est sûr que je ne le sortirais pas. S’il n’y avait que « l’impact » de la séance, je ne ferais pas du yoga.

Non, je prends du plaisir dans mon corps et dans mon esprit (et au-delà) pendant ma séance, et c’est ça qui me fait venir sur mon tapis. Et si la séance du jour ne me plait pas, je change, ou je fais mes propres mouvements. Plaisir avant tout. Oui, ça peut gonfler parfois, et il y a des jours où peut-être on regarde l’horloge toutes les 5 minutes, parce qu’on n’est pas rentrés dedans, parce qu’on n’arrive pas à se détacher d’une situation qui nous fatigue, mais 90% du temps, vous devriez être contentes d’être sur votre tapis.

Et oui, ça arrive d’avoir des séances pas intéressantes. Apparemment, j’en ai animé une récemment où ma meilleure critique m’a dit qu’elle s’était ennuyée ferme. Ça arrive. Ça venait peut-être de moi qui étais dans une énergie moins haute. Ça venait peut-être d’elle qui voulait un truc plus dynamique. Ça venait peut-être d’autre chose. Ce qui est sûr c’est que si elle s’ennuyait sur son tapis à chaque fois, elle ne ferait pas du yoga trois fois par semaine avec moi.

Pour moi, quelque soient nos activités de détente, de loisir, de sport, il est préférable d’y trouver du plaisir. Attention, je vous invite à essayer suffisamment longtemps, certaines activités qu’on va aimer à terme peuvent être inconfortables au début : méditer, courir, lire peuvent nous demander des efforts conséquents au début pour « nous y mettre », pour apprécier être dans l’instant.

L’idéal est de prendre du plaisir dans l’instant, ou sinon, au moins, pour la/le Vous du futur : il se peut qu’on ait à faire une activité physique parce que le médecin nous le recommande pour notre santé. Si ce sont des mouvements qui ne nous apportent pas de plaisir dans l’instant, on peut penser au plaisir et à la satisfaction que nous aurons après avoir dépassé nos réticences.

C’est un de mes challenges pour courir par exemple : j’ai réussi à courir, à un moment de grande motivation pour renforcer mes muscles des jambes, avec un programme en ligne qui m’a fait passer de 3 minutes de course à 45 minutes sans interruption, en 5 semaines. Magnifique. Mais je n’ai pas persisté, je ne suis pas arrivée à l’étape où j’y prenais du plaisir. Et je suis sûre que c’est une activité dans laquelle *je pourrais* prendre du plaisir, si j’insistais. Donc un de ces 4 je vais m’y remettre, sur une période plus longue, pour voir.

Ce n’est pas un exercice facile, je trouve, de trouver cet équilibre entre trouver ce qui fait du bien, et faire l’effort d’insister un peu (attention, pas dans la douleur physique, hein !). L’équilibre entre Stirha et Sukha (la force et le confort). Tapas, l’effort joyeux, un des 5 Niyamas, nous invite à ne pas être complaisant-e avec nous-même, de façon suffisamment douce pour prendre du plaisir, dans l’effort.

Tapas nous invite à prendre soin de nous en dépassant nos limites actuelles, en élargissant notre zone de confort, dans le respect de nous-même. Voilà quelques limites et façons de les contourner/dépasser :

  • je n’ai pas le temps > commencer court
  • je n’ai pas l’énergie > trouver une formule douce, dans le respect de nos rythmes naturels
  • je n’ai pas d’argent > apprendre avec YouTube pour commencer ? S’équiper d’occasion ?
  • je n’ai pas la condition physique > se remettre en forme en douceur avant de se mettre le challenge de grimper le Kilimandjaro
  • je ne vais pas m’y tenir > trouver un-e partenaire pour pratiquer avec vous !

Et peu à peu, notre zone de confort grandit, nous prenons de plus en plus de plaisir dans l’effort, que ce soit une routine (du yoga tous les jours), un sport (courir 1 heure), de la musique (apprendre à jouer du ukulele)…

Si on le fait une fois, dans un domaine (et on l’a tou-te-s fait au moins une fois, regardez dans votre histoire, on a tous commencé quelque chose de difficile et qui est devenu agréable), ça nous donne la foi de pouvoir le refaire dans d’autres domaines, et de savoir que pendant ou après la phase d’apprentissage, il y a, peut-être, le plaisir, la joie, le dépassement de soi… Et vous, c’est dans quel domaine ?

 

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