« Fais de ta passion ton métier et tu n’auras plus jamais besoin de vacances »

15 Oct 2020

On entend souvent ce genre de choses. Bon. J’entends qu’il est drôlement plus agréable de travailler pour quelque chose qui nous plait fondamentalement, et j’en suis aussi pleinement persuadée.

Mais je ne suis pas du tout d’accord avec ce concept de « pas de vacances ». Comment ça, pas de vacances ? Ce n’est pas parce que notre métier nous passionne que nous n’avons pas besoin de nous ressourcer. D’arrêter quelques temps pour mieux reprendre. De développer notre créativité à travers d’autres activités.

Si je fais encore trop souvent passer ma micro-entreprise après mes activités « sérieuses » de consultante auprès d’associations, je sais déjà que je continuerai à avoir besoin de temps de pause. Après 5 mois d’activité, j’avais déjà très envie d’un break. D’arrêter la course aux articles, aux vidéos, à mieux communiquer, plus communiquer, trouver d’autres élèves, animer des cours, un, deux, trois, à jouer à Madame Météo avec mes séances sur la plage etc. J’adore ce que je fais, mais ça m’a quand même épuisée.

Ca m’a épuisée parce que je suis dramatiquement sortie de ma zone de confort (je suis passée de « j’ai peur d’être vue » mi-avril à une chaine YouTube, certes peu consultée, mais totalement publique). Ça m’a épuisée parce qu’il a fallu apprendre à se renouveler constamment, changer de thèmes, varier, offrir des séances qui nourrissent mes élèves, à un rythme soutenu. Ça m’a épuisée parce que jongler avec mes autres activités n’est pas si facile que ça.

Alors ma semaine de vacances à Rodrigues, ça a été une vraie bulle d’oxygène. On ne l’avait pas anticipée, on a réalisé assez tard que c’était notre seule fenêtre de vacances de l’année, mais ça faisait bien 3 semaines que je disais régulièrement « il faut que ce rythme s’arrête ».

Pendant les vacances, j’ai complètement coupé avec les réseaux sociaux. Depuis que j’avais lancé ma page Facebook, j’étais devenue légèrement obsédée (mon mari suggère d’enlever le terme « légèrement » !). Pas très yogique tout ça. Puis j’y ai ajouté Instagram, ce qui n’a rien arrangé. Une semaine sans rien regarder, c’était une super idée. J’avais gardé WhatsApp seulement pour rester connectée à la famille et aux ami-e-s, une connexion le matin et/ou une connexion le soir et c’est tout. 

Depuis qu’on est rentrés, j’ai souhaité conserver une légère distance avec tout ça. Au lieu d’allumer le wifi au lever, je le fais uniquement quand je me mets à travailler ou en tout cas après le petit déjeuner. Au lieu de l’éteindre au coucher, j’essaie de penser à le couper avant de diner. Et ça me va beaucoup mieux. Les élèves qui m’envoient des messages le soir reçoivent une réponse le lendemain et je ne pense pas que quiconque s’en formalise.

Dans cette culture de l’immédiat, j’ai été tentée quelques mois par « je dois être joignable en tout temps si jamais il y a un problème etc. » Et en fait, non. C’est sûr que je m’assure d’être joignable quelques heures avant les cours de yoga, au cas où il y ait un souci technique quelconque, mais sinon, je ne me mets pas plus d’obligations. Ça me va bien mieux, moi qui ai déjà à la base « un esprit qui saute », d’être loin des réseaux, sans notifications incessantes (ou désir de vérifier ce qu’il s’y passe, si ma dernière publication a été appréciée ou pas…).

Et ce sont les vacances qui m’ont permis de prendre cette distance-là. Couper complètement pendant une courte semaine m’a fait réaliser que je pouvais aisément réduire mon temps de connexion au quotidien. Alors oui, quel que soit votre métier, même si c’est votre passion, je recommande des vacances régulières, sans rien faire de spécial, aller se balader ailleurs, voir autre chose.

Ca peut vous donner certains déclics, ça peut relancer votre créativité si elle s’est un peu essoufflée, ça peut tout simplement vous donner, à vous, un temps pour prendre du recul sur votre activité et votre vie. Et mettre en place de nouvelles habitudes qui vous permettent de mieux vivre au quotidien !

 

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  1. Se connecter à ses 5 sens en vacances - Yoga avec Emilie - […] à « prendre des vacances » quand le temps n’est pas encore venu (petite précision : rien ne remplace les vacances……

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