Lundi, j’ai pris la décision de décaler d’une semaine la sortie de mon nouveau programme, Bulles de Sérénité. Je veux d’ailleurs arrêter de l’appeler « programme », je le vois plus comme un coffret : un coffret que vous pouvez ouvrir et duquel vous pouvez sortir la pratique qui vous fera du bien ce jour-là. Mais je m’égare. Lundi, j’ai pris la décision de décaler sa sortie donc. Je vous avais déjà dit que je pensais le lancer le 14 février, c’était dans mon calendrier, c’était prévu. Et puis, le mois de janvier est venu un peu me chahuter, à plusieurs niveaux, et je n’ai pas avancé aussi vite.
Mon premier instinct, ça a été de me dire que j’allais mettre les bouchées doubles et que j’allais le lancer à la date dite. Et puis franchement, plus le temps avançait, plus je me disais que j’allais vivre à nouveau un lancement de « programme » comme je l’ai fait pour Matins Sereins, dans la précipitation et, comble du comble, sans sérénité. Or, ce que je veux là, c’est de la douceur et de la joie. Je veux ancrer en moi qu’un lancement de programme, ça n’a pas besoin d’être un sprint. Je veux ancrer en moi que je peux travailler à mon rythme, respecter ce que je vis, accueillir les transformations qui se passent en moi, faire de la place.
Ça faisait plusieurs jours que je bataillais avec ça, et franchement, ce n’était pas très heureux. Autant j’étais super contente quand je filmais et quand je montais, autant je voyais que je n’avançais pas comme je l’avais prévu et que donc, j’allais devoir cumuler plusieurs fronts au moment du lancement. C’est ce que j’ai fait pour Matins Sereins, et ce n’était pas une bonne idée, je n’avais pas les idées assez claires. Et je ne l’ai pas assez fait dans la joie.
Alors lundi, j’ai lâché. J’ai accepté. Je décale le lancement des Bulles de Sérénité d’une semaine, au 21 février. Et du 14 au 21 février, on revisitera ensemble 7 cases du calendrier de l’Avent. Et ce sera parfait.
Comment je suis arrivée à cette décision ?
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Vous vous rappelez de mes trois mots de l’année ? Confiance, joie, abondance. Clairement, quand j’étais en train de pousser, je n’étais pas dans la confiance, ni dans la joie, ni dans l’abondance. Là, je suis dans la confiance que me laisser une semaine de plus, ça m’offre une douceur incroyable, et je m’offre la joie de travailler pendant 3 semaines sereinement plutôt que de faire la même chose en 2 semaines dans l’angoisse de ne pas y arriver, je choisis de cultiver l’abondance de temps, de joie, de bonheur d’agir, comme je le fais pour le reste (mes séances de yoga)
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J’ai réalisé qu’il y aurait d’autres programmes que j’allais lancer dans l’année, et que je ne voulais pas me prévoir d’autres moments de souffrance et de cavalcade. Pour m’assurer que mon ANNEE serait plus douce, c’est passé par ce décalage d’une semaine, pour ancrer qu’un lancement de programme, ça peut être doux, joyeux et léger
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Il y a quelques mois, en début d’un coaching de groupe que je fais en ce moment, pour les apprenties entrepreneuses, il est arrivé très clairement sur la table que pour avancer, j’allais devoir être déloyale à l’Emilie d’il y a quelques années. Or, la loyauté, c’est une valeur profondément ancrée en moi, et l’Emilie d’il y a quelques années, j’en étais, j’en suis, fière. La PREMIERE séance, ça a été la déloyauté à la moi-même d’il y a quelques années, celle qui cavalait derrière les deadlines, notamment (à d’autres niveaux aussi)
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Cultiver la douceur pour moi me permet de l’incarner dans mon quotidien. Je suis arrivée à la mi-décembre épuisée par des contrats associatifs à boucler (dans ma vie de consultante) et par le lancement de Matins Sereins. Autant dire que j’avais une tolérance aux opinions contraires très limitée, ce qui s’est soldé par ma pire colère de l’année, devant une dizaine de personnes. Je reste convaincue de ce que je disais, mais j’aurais aimé pouvoir le dire avec calme et détachement. Certaines personnes et certaines situations appuient sur mes boutons, et « mo sap lor kal » (aucune expression ne représente plus fidèlement ce qu’il se passe en moi quand je me mets en colère. Comme s’il y avait une cale qu’on a enlevée et d’un coup bam, tout sort). Or, on atteint souvent bien mieux ses objectifs en expliquant calmement et fermement ses opinions qu’avec de grandes gesticulations et des yeux outrés (bon, les yeux franchement, je contrôle assez peu ce qu’ils font, et ils aiment s’exprimer. Les coins de mes lèvres aussi. Donc je garantis pas une amélioration sur ce front [mon front aussi d’ailleurs, lui aussi, est très expressif]). Toujours est-il que cette personne un peu survoltée, là, je ne veux pas l’être. Je ne l’ai jamais vraiment été, mais j’ai des pics de colère. Je sais ce qui met de l’huile sur le feu quand en plus d’être en PMS, j’ajoute de la fatigue, du stress, de la peur (oui, lancer un programme fait super peur !).
Donc me donner une semaine de plus, ça parait idéal. J’ai juste ajouté le temps nécessaire pour que ce qu’il me reste à réaliser soit fait dans la fluidité, la douceur et la légèreté. Ni plus ni moins, pour ne pas être ni dans le bourrinage (je vais bosser 14 heures par jour et puis c’est tout), ni dans la fuite (je me laisse tout le temps du monde, et du coup, on verra quand ça naîtra).
Pourquoi je vous partage tout ça ?
Quand j’ai (enfin !) fait le lien entre tout ça, que j’ai pris ma décision de reporter, je ressentais QUAND MÊME de la culpabilité. Alors que PERSONNE n’attend particulièrement ce programme. Il n’était même pas prévu à la base, c’est suite à vos retours sur le calendrier de l’Avent que je me suis dit que ce serait une belle idée. Donc après avoir pris cette décision qui pourtant me paraissait alignée, j’avais toujours une pointe de culpabilité. POURQUOI ?
Parce que j’ai « toujours » fonctionné en mode « marche ou crève » :
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je suis malade, mais je tiens quand même debout, je vais quand même au bureau (et je m’en glorifie en mon for intérieur), résultat je mets 3 semaines à récupérer d’une crève qui avec du repos est réglée en 3 jours
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je dois finir de relire ce projet, valider le budget, rendre ce rapport et mon patron me demande si je peux en plus faire ça parce que là ça coince de son côté ? Mais oui, bien sûr, vas-y, envoie, j’ADORE AIDER ! (et c’est vrai et en plus je me sens tellement importante quand je sors un collègue de l’impasse. Je m’y retrouve après, hein, dans l’impasse, mais au moins, je l’ai aidé)
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je pars en Argentine et au Chili dans 2 mois et demi (c’était en 2018), ça fait 3 ans que je le sais, j’ai pas commencé à apprendre l’espagnol ? Pas de souci, je l’apprends en 2 mois et demi, à coup de 2/3 heures par jour (en vrai ça a bien marché et c’était fun, mais ça témoigne quand même de cette tendance « marche ou crève »)
J’ai commencé à me calmer quand j’ai quitté le salariat, mais du coup de façon pas du tout mesurée : soit je bosse à fond, soit je glande à fond, et du coup, ça ne fonctionne pas (pour moi). Et finalement, ce qui est en train de me permettre d’arriver peu à peu à l’équilibre c’est de travailler pour moi (et sur moi beaucoup aussi !), à cultiver l’équilibre entre sthira (la force) et sukha (la douceur).
C’est un grand principe de yoga que j’essaie de vous transmettre pendant les séances, en filigrane, c’est l’équilibre entre la discipline et le lâcher-prise, entre la force et la souplesse, entre l’énergie et le relâchement, entre la stabilité et le changement. C’est ce qu’on retrouve dans le Yoga Sutra II-46 Sthira Sukham Asanam qui vient décrire la qualité des asanas (les postures) : force et aise, stabilité et douceur, pas l’un ou l’autre, pas l’un après l’autre, mais les deux ensemble, dans une double polarité bien équilibrée. Par exemple, on érige le dos bien droit, et puis on tourne dans la torsion, équilibre entre sthira pour garder le dos droit, et sukha, pour s’installer dans la torsion avec douceur.
En ce moment, pour cultiver la douceur dans ma vie, parce que j’ai besoin de faire plus de place à cette polarité pour contrebalancer ce qui m’apparait comme « naturel » (mais qui est une construction), je pratique le yin yoga. Depuis lundi, je me fais comme un stage de Yin Yoga, tous les matins, je choisis une nouvelle pratique de yin yoga. Ce matin, une heure et demi de yin yoga, pour inviter des vrais temps de pause (parce que ne rien faire ET culpabiliser, ce n’est pas de la vraie pause) et de la douceur, y a pas mieux. Je n’en avais jamais vraiment fait, je pense par peur de m’y ennuyer, mais j’ai toujours été attirée par ce yoga où l’on tient des poses douces pendant plusieurs minutes, où la lenteur est l’un des principes directeurs (si j’avais au contraire été dans une léthargie avancée, j’aurais peut-être choisi de pratiquer du vinyasa yoga qui est beaucoup plus dynamique que mes pratiques habituelles).
Depuis lundi (jour de la décision et de la révolution, donc), je prends contact avec mes sensations, comme on le fait dans une pratique de yoga, plusieurs fois par jour, pour venir voir si ce que je suis en train de faire me met en joie et si non, s’il y a quelque chose que je peux faire pour le rendre plus léger : soit c’est un truc très pénible à faire, est-ce que j’écoute de la musique en même temps ? Soit c’est un truc que je fais mais qui n’est ni prioritaire ni important, est-ce que je peux laisser tomber ? Soit c’est un truc qui normalement me met en joie mais que je n’ai pas envie de faire là, je passe à autre chose et j’y reviendrai. Et c’est justement pour me donner cet espace que j’ai décalé le lancement de Bulles de Sérénité, ce joli coffret.
Je ne sais pas si vous raconter ma vie de jeune entrepreneure est intéressant pour vous. Vous commencez à le savoir, j’aime faire des parallèles entre ce qui se joue sur le tapis et ce qui se joue dans la vie, et la vie que j’ai sous la main, c’est la mienne, donc je vous en raconte des petits bouts, quand je me dis que ça peut aider à illustrer mon propos, que ça peut éclairer un bout de votre chemin.
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