Il y a très souvent un moment dans le mois où un petit truc me fait complètement dérailler. “Mo sap lor kal”* comme on dit en créole et plus rien ne m’arrête. Pourtant, c’est un petit truc, rationnellement, pas de quoi s’enflammer… Ah tiens, et si je me dirige vers mon application de suivi de mon cycle… Ah ben voilà, j’en suis au jour 25 ou 26 de mon cycle. Maintenant que je le sais, ça me fait redescendre d’un cran déjà.
C’est une colère volcanique, je considère toute personne qui n’est pas d’accord avec moi comme un crétin fini et si on essaie de me prouver le contraire c’est encore pire. Et c’est relativement nouveau pour moi. Ca a commencé quand j’ai eu 30 ans. Avant pour moi, ces histoires de cycle, de mauvaise humeur, c’était un peu du mélodrame et franchement je ne comprenais pas.
Alors j’essaie de dompter la bête. Je sais qu’il y a un déséquilibre homornal qui crée tout cela, et je travaille dessus avec les conseils d’une naturopathe. Je parle à mon dragon et je lui demande s’il ne veut pas redevenir mon gentil dragounou, celui qui est tout doux et qui ne déclenche sa fureur que quand il y a une bonne raison. Une vraie de vraie.

Alors heureusement, ce n’est qu’un ou deux jours par mois. Et j’ai décidé, là, tout récemment, de vraiment profiter de cette puissance magnifique, cyclique. Si un ou deux jours par mois, j’ai la faculté de voir tout ce qui ne fonctionne pas, après tout, pourquoi ne pas me servir des fruits de cette colère ? Une fois figée, la lave d’un volcan redessine le paysage. La colère peut être signe de dysfonctionnements, de choses à faire évoluer, de situations qu’on ne veut plus vivre, etc. J’ai décidé d’observer ce qui déclenche les éruptions de mon volcan pour ensuite évaluer la situation, puis prendre des actions, une fois le pic de fureur passé. Et ça marche plutôt pas mal !
La colère fait aussi partie de la vie, et tant qu’elle n’est pas permanente, tant qu’elle n’est pas centrée sur une seule personne, une seule situation, elle peut nous apporter tellement. Alors j’accepte de mieux en mieux mes jours 25 et/ou 26. Si je les ai anticipés, j’essaie de ne pas avoir de réunions ce jour là, pour éviter d’en faire profiter les autres. Parce que c’est bien cela au final qui me dérange : imposer mon humeur à mon entourage. Et si je n’ai pas anticipé ou pas la possibilité de faire autrement, je préviens, si je suis à l’aise avec les personnes en question.
Apprivoiser mon cycle et apprendre à mieux travailler avec est une formidable découverte, et je remercie mes jours 25 et 26 de m’avoir mise sur le chemin de l’exploration de mon intériorité féminine !

* “je perds les pédales” (traduction non idéale mais qui se rapproche de l’idée)
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