Un midi, alors que nous préparions à manger, je me suis retrouvée les yeux fermés, les mains plongées dans les spaghettis tout juste cuits. Mon mari a dit « quel est ce nouveau maléfice ? » (sa phrase fétiche quand je fais un truc qu’il trouve étrange). Pendant ces quelques minutes (avant qu’il m’interroge sur le nouveau maléfice donc), j’étais en communion avec mes spaghettis. La prochaine fois que vous en faites, vous pouvez essayer (après les avoir bien rincés à l’eau froide, sinon aoutch !), vous me direz si vous avez communié avec eux.
J’ai longtemps été du genre à tout faire vite fait bien fait. Me dépêcher est encore dans mes habitudes dans certains domaines. Mais j’ai enfin pris le temps de ralentir dans d’autres domaines. Je ne l’ai pas fait exprès, je n’ai pas décidé un jour « bon, je vais ralentir, là, c’est bon ». J’ai quitté mon emploi ce qui m’a permis d’arrêter de courir tout le temps, c’est sûr. J’ai arrêté du coup d’être dans les embouteillages, et ça c’est la victoire du siècle car ça me donnait l’impression de perdre un temps infini, ça ne faisait pas sortir le meilleur en moi, et même si j’avais aménagé mes horaires en fonction, le dragon qui sommeille en moi se réveillait un peu trop souvent sur les routes… Et bien sûr le yoga dans ma vie au quotidien depuis 5 ans, forcément. A force de ressentir des choses en moi sur le tapis, je les ressens hors du tapis. Et je peux passer 5 minutes les doigts dans les spaghettis cuits.
Parce que oui, sentir le sable chaud sous les pieds ou la douceur de la brise sur la plage, c’est sûr que c’est top. Mais on n’est pas tous les jours sur la plage. Et ce que j’aime avec l’expérience des spaghettis, c’est qu’on n’a pas besoin d’attendre l’exceptionnel. On peut comme dans Amélie Poulain plonger les mains dans les sacs de grains secs au quotidien, dans les gestes banals de la vie de tous les jours. Pour moi, ces moments de pleine conscience (car c’est ça, en fait) passent beaucoup à travers le toucher et la vue, mais ça peut passer à travers n’importe quel sens.
Ce n’est pas quelque chose que j’ai décidé de vivre en mode « allons plonger les mains dans les spaghettis et me délecter de cette sensation », mais plutôt l’habitude prise de faire les choses un peu plus en conscience, un peu moins vite, qui me permet de me connecter à mes spaghettis (ils étaient ravis, bien qu’un peu surpris, ce n’était pas dans le briefing qu’ils avaient reçu à l’usine sur la vie des spaghettis).
Se donner l’espace de ralentir, même quelques minutes dans une journée, ça finit par déteindre sur d’autres parties de notre quotidien… Pour moi, ça passe par le yoga du matin, que je clôture depuis quelques mois par une petite prière universelle (très fortement inspirée de cette prière des Nébuleuses), et puis des soirées douces et tranquilles, autant que possible. Le reste de la journée, ce sont simplement de petits moments qui apparaissent naturellement au détour de mon quotidien : l’odeur de la pluie en été, ou celle du nouveau paquet de café, la texture du gilet ou tout simplement le ciel, source infinie de contemplation…
Je vous partage de petites pratiques à faire régulièrement pour ralentir et vous connecter de plus en plus à vous-mêmes. Ce ne sont pas des baguettes magiques, mais peu à peu, vous verrez peut-être de la magie apparaitre dans votre vie. Des spaghettis à la magie, il n’y a qu’un pas…
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