Le stress, ce grand vautour

2 Juin 2021

Vous avez été plusieurs à me parler de stress ces derniers temps. Et ça me touche beaucoup, parce que j’ai été très sensible au stress. Très stressée. Pendant longtemps. Et j’avais zéro politique de gestion du stress. Il m’envahissait et il s’installait et je le laissais faire sa maison à l’intérieur de moi. Et puis, j’ai commencé le yoga au quotidien, et même si le stress m’habitait toujours autant, pour quelques instants matins et soirs, il s’échappait. Et puis, j’ai commencé à être plus consciente de ces moments où le stress s’envolait…

Vous avez été plusieurs à me parler de stress ces derniers temps. Et ça me touche beaucoup, parce que j’ai été très sensible au stress. Très stressée. Pendant longtemps. Et j’avais zéro politique de gestion du stress. Il m’envahissait et il s’installait et je le laissais faire sa maison à l’intérieur de moi. Et puis, j’ai commencé le yoga au quotidien, et même si le stress m’habitait toujours autant, pour quelques instants matins et soirs, il s’échappait. Et puis, j’ai commencé à être plus consciente de ces moments où le stress s’envolait…

Mais je restais à fond dans mon système, me raccrochant à certaines phrases que je trouve maintenant culpabilisantes, par exemple : « If you are tired, learn to rest, not to quit” (si tu es fatiguée, apprends à te reposer, pas à laisser tomber), attribuée à Banksy. Cette phrase, elle m’a accompagnée, à un moment de ma vie. Juste la phrase, je ne suis jamais allée chercher ce qu’il y avait derrière, elle revenait souvent dans mes réseaux, et je me la suis appropriée, dans un premier temps : si je suis fatiguée, j’apprends à me reposer, pas à laisser tomber. Parfait. Yoga, week-ends dépaysants, vacances… Oui, mille fois oui à tout cela.

Et puis, j’ai finalement entendu un côté culpabilisant à cette phrase (pour moi). J’ai entendu, derrière, « la situation ne te convient pas, mais repose toi un peu, et retournes-y. » Et je pense que c’est ce qu’elle signifie pour beaucoup de personnes qui s’en servent, un peu comme je m’en suis servi, en mode « just do it ».

Alors oui, nous devons inclure le repos dans nos quotidiens. Du vrai repos. Qui inclut aussi, pour moi, d’arrêter de nous auto-glorifier d’être toujours le plus occupé, ou juger son prochain qui parait être moins débordé que soi. Sortir de la société du plus occupé, c’est compliqué, parce qu’il y a cette pression. D’être productif. Parfois, d’arriver tôt et partir tard du travail, dans certaines cultures d’entreprise (ou d’association). De celui qui a l’emploi du temps le plus rempli. D’être celui qui est le plus débordé.

Récemment, je rentrais dans une réunion Zoom, apparemment assez peu coiffée et on m’a demandé si je sortais de la sieste. Et moi, j’ai senti le besoin de me justifier que non, je sortais pas de la sieste, et justement, aujourd’hui, c’est une journée chargée blablabla. Et puis j’ai coupé court, en me voyant me justifier. Et alors, si je sortais de la sieste un après-midi de semaine ? Et alors, si je travaillais 5 heures par semaine, ça regarde qui d’autre que moi ? Et alors ?

On est dans une société tellement déconnectée qu’on se fait des réunions à rallonge pour ne rien produire, on s’y épuise, on n’a pas de temps pour ce qui compte vraiment, et après on veut pousser une séance de yoga au milieu de notre emploi du temps hyper chargé pour décompresser. Et je vous y invite. Parce que c’est probablement grâce à ce temps pour vous que vous déciderez d’élaguer certaines de vos responsabilités. Ou de continuer en conscience, rechargée. 

Mais parfois, virer des choses de l’emploi du temps, quitter certaines responsabilités, éradiquer certaines choses, certaines relations, certains engagements, c’est ce dont on a besoin. Pour notre santé physique et mentale ou tout simplement pour notre épanouissement. Se défaire de ce qu’on croit devoir faire, et établir ce qu’effectivement, on doit réellement faire, et ce qu’on peut laisser aller. Tranquillement.

Se reposer c’est bien. Mais parfois il faut y aller à la cisaille. Au sécateur. Ou à la tronçonneuse. Et éradiquer ce qui nous draine. Ça fait un bien fou.

 

** Pour prendre du temps pour vous si vous êtes stressée (pour agrandir les vidéos, cliquez sur le petit carré en bas à droite) :

2 Comments

  1. Marie-Laure

    Merci Emilie, un des articles de ton blog qui me parle le plus (bien que j’ai apprécié les autres aussi et beaucoup appris au passage).

    Ralentir, décélérer… sont en train de devenir mes leitmotivs justement…

    Après, le plus comique, c’est d’essayer de se concocter un planning « Bien-être »… et de se rendre compte, au final, que même dans ce cheminement, j’essaye d’empiler le maximum d’activités… comme si la logique productiviste finissait toujours par reprendre le dessus. Un peu rageant…

    Reply
    • Emilie

      Hello Marie-Laure,
      Oui, remplir ses jours et ses semaines, c’est une tentation très répandue, on a tellement l’habitude de le faire qu’on a du mal à ne pas le faire aussi pour les activités bien-être. Déjà très chouette de le remarquer, ça aide déjà à ralentir !

      Reply

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