Quand j’ai commencé ma formation de professeure de yoga, la première posture que nous avions à étudier était « Supta Padangusthasana ». Ne connaissant pas les noms des postures en sanskrit à ce moment-là, je me dirige vers ce module sans crainte et le coeur léger. Quand j’y arrive, il s’agit de la posture appelée en français « main à l’orteil couché au sol ». Horreur et damnation.
J’ai été bloquée pendant toute la durée du module sur mon incapacité perçue à réaliser la posture. Sur les expériences désagréables que j’ai pu vivre dans des cours de yoga où je me suis sentie tout bonnement incompétente parce qu’aucune adaptation de la posture ne m’était proposée (ou je n’ai pas réussi à me l’approprier).
Pourtant, dans ce module justement, Maryse et Caroline de Diva Yoga nous présentent les variations nous permettant de réaliser la posture quel que soit notre état de souplesse et de flexibilité. Rien à faire, je résiste, je me dis que je n’y arrive pas, je passe au module suivant. J’ai boudé cette posture pendant des mois. Avant de la redécouvrir récemment et de la pratiquer avec délectation régulièrement. Si ça vous dit de la pratiquer avec moi, c’est ici.
Or, cette posture, c’est justement exactement ce qu’il me faut pour que mon corps gagne en souplesse ou en tout cas, n’en perde pas. En termes de bienfaits psychiques et spirituels, c’est aussi exactement ce qu’il me faut : ancrage, amélioration de la concentration, paix intérieure, « revigore le cerveau »…
Alors, pourquoi j’ai résisté des années, puis des mois une fois que j’ai eu tous les outils pour la pratiquer convenablement dans mon corps ?
Je pense que ça me renvoyait trop fortement aux limites marquées de mon corps, à mon manque de souplesse. Je pense aussi que j’avais de fausses croyances sur l’utilisation des accessoires (blocs, courroie…), les variations nécessitant une courroie ou au moins un foulard. Et moi en espèce de fausse puriste mal placée, je résistais. Oui, je voulais faire du yoga sans accessoire, pour faire du « vrai » yoga. Rien n’est plus faux. J’en parlerai dans un prochain article. Je résistais peut-être pour d’autres raisons aussi, que je ne connais pas.
Mais le jour où j’ai fait cette posture dans une variation qui me correspondait, j’ai ressenti un tel bien-être dans mon corps et dans mon esprit, que j’ai bel et bien la sensation d’avoir fait sauter des barrières. Physiques oui, mais surtout mentales. Ca tombe bien, c’est une des raisons pour lesquelles j’adore faire du yoga.
J’ai d’autres postures en stock qui me résistent fortement. Mais maintenant je suis sereine. Je sais que je vais les conquérir l’une après l’autre, dans le respect de mon corps. Je vais les conquérir non pas parce que j’ai besoin de les faire, mais parce que je sais que faire sauter des blocages dans mon corps en fait sauter d’autres dans ma tête. Et parce que je sais maintenant qu’il y a une version de chaque posture pour moi, tant qu’elle ne m’est pas contre-indiquée.
Et vous, avez-vous une posture qui vous résiste ?
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