Quand j’ai commencé le yoga il y a 10 ans environ, j’avais décidé, un peu spontanément, de ne pas manger de viande mon jour de yoga. Je ne sais pas trop d’où ça sortait, toujours était-il que le lundi, c’était yoga, et donc c’était végétarien.
Ahimsa, la non-violence, est le premier des 5 yamas, qui constituent ensemble le premier des 8 piliers du yoga. La non-violence prend mille formes, à l’égard de soi, des autres, qu’ils soient humains ou animaux. Pour moi, une des façons de vivre la non-violence a été de devenir végétarienne, et même pendant un temps, végétalienne. Je navigue pour trouver un équilibre entre ce qui a du sens pour moi et la non-violence vis-à-vis de moi-même.
Vivre la non-violence est le travail d’une vie. En voulant vivre la non-violence envers les autres, est-on en train de se faire violence à soi ? En souhaitant respecter absolument les besoins des autres, n’est-on pas en train de nier les nôtres ?
A l’origine de cet article, une conversation avec une très bonne amie qui me partage ses difficultés de jeune mère. Je lui réponds avec passion qu’elle DOIT se respecter, qu’il n’est PAS QUESTION que ses enfants lui bouffent la vie à ce point, qu’il y a des solutions, qu’elle DOIT s’aider elle-même. Aoutch. Parce que j’observe la violence qu’elle se fait à elle-même, SELON MOI, parce qu’elle ne prend pas les actions que JE trouve importantes à prendre alors que c’est SA vie, SES enfants, je rajoute une couche de violence en lui disant « fais ci, fais ça ». Parce que je veux qu’elle sorte de la violence qu’elle se fait à elle-même (selon moi), je lui impose mon point de vue, soit-disant pour son bien. Alors qu’en réalité, elle cherchait probablement simplement une oreille réconfortante.
A chacun de définir ce qu’est la non-violence pour elle, pour lui. Et surtout, ce n’est pas défini une fois pour toutes. C’est une définition qui évolue, au fil des lectures, des expériences, des déconvenues, des souffrances. Le plus important, je dirais, est d’observer nos comportements, et de décider de faire différemment, la prochaine fois. Car on ne va pas se faire la violence de se dire « j’aurais pas du… » !
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