3 mudras pour agir sur le corps et l’esprit

3 mudras pour agir sur le corps et l’esprit

J’aime de plus en plus les mudras, ces gestes que l’on fait principalement avec les doigts et les mains, et qu’on appelle souvent « yoga des mains ». Je trouve que c’est une façon simple de prendre soin de soi et facile à incorporer à son quotidien.

Aujourd’hui, je vous partage 3 mudras que j’aime particulièrement, soit parce qu’elles ont un effet important sur moi, soit parce que vous m’avez dit en ressentir les effets pendant les cours de yoga.

Rappelez-vous : explorez ces mudras, voyez ce que vous ressentez. Si jamais c’est désagréable ou inconfortable, défaites vos doigts et vos mains. Vous pouvez les pratiquer n’importe où et n’importe quand, une minute ou 15 minutes, c’est comme vous préférez, même devant la télé, dans les transports (si vous ne conduisez pas !). Plus souvent on va pratiquer, même en faisant autre chose, plus on va ressentir les bienfaits des mudras.

 

Hakini mudra

Cette mudra, il arrive qu’on y vienne naturellement quand on est en train de réfléchir intensément à quelque chose. Vous avez peut-être déjà vu des politiques ou des collègues la faire… On peut avoir tendance à la faire naturellement quand on est en train de « ramasser » toutes nos idées : symboliquement, avec nos mains ainsi positionnées, c’est un peu ce qu’on fait. Avec cette mudra, on stimule la concentration, mais aussi l’équilibre.

Quand j’ai appris cette mudra, j’ai immédiatement pensé à une personne avec qui j’ai beaucoup travaillé. Souvent, quand il avait quelque chose de compliqué à dire, hop, ses doigts se plaçaient automatiquement en hakini mudra.

Et pour cause, elle est très simple et naturelle : on vient simplement rejoindre le bout des doigts ensemble, écartés les uns des autres. Et c’est tout.

Je la pratique personnellement les mains au niveau de la région du coeur, mais elle est souvent enseignée plutôt au niveau du ventre. Je vous invite comme d’habitude à tester, expérimenter et voir ce qui vous convient. Vous pouvez la pratiquer aussi dans une posture d’équilibre, comme dans celle de l’arbre.

 

 

Ushas mudra

Cette mudra nous permet d’apaiser le stress, et d’apporter de la clarté sur les situations que l’on traverse. Elle nous aide aussi à mettre en place de nouvelles habitudes. Et elle stimule la production d’endorphines, l’hormone du bien-être. Je la trouve personnellement très apaisante. J’aime la déposer au niveau de la gorge ou au niveau du coeur.

Ushas mudra ne se fait pas de la même façon selon qu’on soit un homme ou une femme (et si vous ne vous identifiez à aucun de ces deux genres, expérimentez les deux versions et choisissez celle qui est juste pour vous).

Pour faire cette mudra, on entrelace les doigts : pour les femmes, la main gauche sera au-dessus (l’auriculaire droit est en-dessous), pour les hommes ce sera la main droite (l’auriculaire gauche est en-dessous).

 

Prana mudra

Celle-ci, c’est celle sur laquelle j’ai le plus de retours quand j’enseigne. Elle fait circuler l’énergie vitale, elle agit contre la fatigue, et est utilisée de façon générale pour la santé.

L’index et le majeur de chaque main sont tendus, collés ou bien légèrement séparés. Et on vient déposer le bout du pouce, de l’annulaire et de l’auriculaire en contact avec les uns avec les autres. On dépose le dos des mains sur les cuisses ou les genoux.

Vous avez pratiqué, et vous ne ressentez pas de bienfaits ? C’est normal, c’est assez subtil et ça peut prendre du temps ! Je vous invite à pratiquer « sans attente » (facile à dire, plus difficile à faire, je vous l’accorde), et à explorer sans vous décourager !

 

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Comment faire face à ses peurs ?

Comment faire face à ses peurs ?

Ce week-end, en randonnant, on s’est retrouvés sur une paroi enneigée et gelée, et sur laquelle on avait du mal à progresser. J’avais peur (de rester bloquée là, de tomber à la renverse dans ce qui m’apparaissait comme un grand vide, etc.). J’ai ressenti tout mon corps se mettre en alerte : hyper concentration, précision des pas, respiration que je contrôlais activement pour m’aider à avancer, force énorme dans mes bras pour me soutenir avec les bâtons (alors que mes bras ne sont pas très très forts justement)…

J’avais peur. Après coup, mon mari m’a dit que non on n’avait pas été imprudents et que lui n’avait pas eu peur. Mais moi, si, j’ai eu peur. Et ça c’est un premier point : quand on a peur, c’est ainsi, et entendre quelqu’un dire « n’aie pas peur » n’aide pas.

Dans cet exemple, la réaction de mon corps m’a permis de me sortir de ce mauvais pas. Je me suis vue mobiliser tout mon être avec une détermination profonde : rien n’était plus important que le pas d’après, l’endroit où j’allais poser le pied et comment j’allais le sécuriser pour ensuite soulever un bâton et puis l’autre, et puis le second pied. Et je respirais « fort » parce que c’est ce que je fais quand j’ai peur, grâce au yoga : ce sont mes pratiques en lien avec l’équilibre notamment qui m’ont appris à respirer en conscience et profondément, surtout quand ça vacille.

Et ça c’est déjà super intéressant : la peur nous sauve, nous protège, nous permet d’activer ce qu’il faut pour se sortir de ces situations où on se sent en danger.

Il y a d’autres types de peurs, plus insidieuses peut-être, celles qu’on ressent au quotidien, pour une myriade de raisons. Il y a bien sûr les sources les plus évidentes de peur : examen, entretien d’embauche, problèmes de santé, difficultés financières, etc. Et il y a toutes ces petites peurs du quotidien dont on n’est même pas conscientes mais qui nous empêchent de réaliser nos rêves ou de nous dépasser ou tout simplement de faire cette activité qui nous fait envie. Par exemple : j’ai vécu 13 ans à Maurice, je n’ai jamais fait de plongée parce que j’ai peur d’être sous l’eau avec des bouteilles, tout en me racontant que « moi, je suis une fille de la terre », ce qui n’est pas tout à fait faux, mais quand même, ça me dirait bien d’aller voir les poissons de plus près (mais pas trop. J’ai un peu peur des poissons aussi).

Tu vois ? Les peurs sont partout. Et c’est OK : le plus important, selon moi, c’est de les voir, les identifier, et puis de chercher à les dépasser si c’est important pour nous (clairement, dans l’exemple de la plongée, ça n’a pas été ma priorité !) ou si c’est incontournable (comme pour un examen par exemple). On peut très bien aussi se ficher la paix, attendre que ça passe ou ne pas s’y exposer…

Je te partage mes astuces préférées pour dépasser mes peurs :

Passer à l’action

Le premier, qui n’a rien à voir avec le yoga, c’est de passer à l’action. Je suis une fille stressée, et globalement, je le suis largement moins quand je suis en action : tout est toujours pire dans ma tête que dans la réalité, 99,9% du temps. Tu connais peut-être ce schéma « ce que je crois qu’il pourrait arriver » / « ce qui pourrait arriver » / « ce qui arrive ». Et globalement, c’est quand on se met en action qu’on peut voir ça, et on peut aussi garder en tête que fait est mieux que parfait, ça peut aider.

    Allonger l’expiration 

    Quand on est en situation de peur, on peut avoir tendance à être surtout sur l’inspiration, et notre respiration va souvent se faire plutôt « en haut » au niveau des clavicules. Ce qu’on va essayer de faire, c’est d’allonger l’expiration : l’expiration active le système nerveux parasympathique (celui qui nous apaise). Je dis « essayer » parce qu’au début, ça peut paraitre vraiment impossible : comme d’habitude, on fait avec ce qu’on a, à partir de là où on est. Et on essaie autant que possible d’emmener la respiration en direction du ventre : on visualise qu’on le fait gonfler comme un ballon à l’inspiration et qu’il reprend sa place à l’expiration. Et on se donne l’espace d’accepter que ça prend un peu de temps à se mettre en place.

    La respiration de la Lune, Chandra Bedhana

    Dans cette respiration, on inspire par la narine gauche, on expire par la narine droite, en bloquant les narines avec la main droite comme dans la respiration alternée (qui est aussi une alternative si tu préfères !). L’inspiration par la narine gauche active le système nerveux parasympathique, ce qui nous permet de nous apaiser rapidement (en 10 respirations, on ressent un grand mieux déjà !). J’ai fait cette respiration en haut de la montagne, après ma fameuse paroi !

    Se tapoter le sternum (le haut de la poitrine)

    C’est un truc que j’ai découvert par hasard : quand on a découvert qu’on avait été cambriolés, passé les premières étapes, je marchais dans le salon en respirant fort et en me tapotant le sternum. La respiration, OK, le tapotage, j’ai pas su d’où ça sortait. Magie de la sagesse du corps qui sait quoi faire pour nous apaiser : tapoter à ce niveau là vient stimuler le thymus et ainsi apaiser notre stress. Merveille.

    La mudra de wonderwoman

    Ce n’est pas son nom officiel, mais presque : c’est la mudra de l’armure énergétique, Vaikhara Mudra. Elle permet de se connecter à notre force, notre courage, notre confiance. Pour la réaliser :

    • on ferme les poings, pouces à l’intérieur.
    • on replie le bras droit contre soi, le poing droit au creux entre l’épaule et la clavicule gauches, et le bras gauche se replie par-dessus, poing gauche dans le creux entre l’épaule et la clavicule droites.

    Une autre mudra, Vajrapradama Mudra

    Celle-ci, c’est la mudra de la confiance inébranlable. La bonne nouvelle, c’est qu’elle est discrète : on peut la faire en toutes circonstances, et même avoir l’air assez distingué 😂! Elle nous permet de calmer notre anxiété, de nous connecter à notre force intérieure… Pour la réaliser :

    • On entrelace les doigts
    • On ouvre les pouces
    • Les paumes des mains sont tournées vers le corps
    • On visualise comme un filet de sécurité qui nous entoure !

    Des postures de yoga

    Plusieurs possibilités sur ce front :

    • les inversions comme le chien tête en bas, les jambes au mur ou la poupée de chiffon
    • les flexions comme le Dieu des vents, l’enfant, le chat, ou la pince assise
    • des postures debout pour s’ancrer dans la confiance et la force intérieure : les guerriers, l’arbre, la montagne, la déesse, la chaise… Toutes ces postures qui nous ancrent et nous connectent à notre force intérieure !

    Et pendant la pratique, on met l’emphase sur la lenteur des mouvements et la douceur ! Et on clôture en position allongée (posture du cadavre / shavasana).

    Accepter l’inconfort

    Accepter l’inconfort d’aller vers l’inconnu. Accepter l’inconfort tout court. Ca nous permet de traverser nos peurs et de réaliser nos rêves, même ceux qui font peur, et c’est le cas de beaucoup de nos rêves. Sinon, ils seraient probablement déjà réalisés. Quand j’ai décidé de faire ma formation de prof de yoga, j’étais grave flippée : et si je dépense tout cet argent et que rien n’en sort ? Ou que je n’aime pas ? Ou que… ? Mon mental m’emmenait dans tous les recoins pour me dire « mais noooon » et j’ai du vraiment me connecter à mon envie de devenir prof, rassurer mon mental avec des faits, et chercher de l’aide à l’extérieur (ici mon mari qui m’a dit « t’as envie, on a les sous, pourquoi tu le ferais pas ? »). Et accepter de rester dans l’inconfort, prendre le risque d’être déçue, de perdre de l’argent ou du temps ou…

    Quand on a décidé de trier toute notre maison pour partir voyager l’esprit libre, toutes mes inquiétudes sont remontées à la surface : « et si on fait le mauvais choix ? ». Rappel : il n’y a pas de mauvais choix. Prends ta mudra wonderwoman, connecte-toi à tes envies, rassemble les preuves que c’est possible (« ce n’est pas irréversible », « je vais trouver un mi-temps à côté » : oui, on rassemble des preuves tangibles pour le mental !)

    Mettre en place des rituels et routines qui sécurisent

    Nous y revoilà, mon sujet favori ! Pour pouvoir dépasser nos peurs, mettre en place des habitudes qui nous soutiennent, ça va énormément nous aider à cultiver à la fois l’ancrage et la force qui nous sont nécessaires. Qu’est-ce qui va t’aider selon toi ? Courir, faire du yoga, de la méditation, cuisiner tous les jours, aller au lit à 21h30…?

    ➡️ Au final, les peurs, on fait tout pour les éviter, on veut pas les ressentir, sans réaliser que c’est souvent en les traversant que la magie arrive. Le courage, c’est ça, faire face à nos peurs, et aller de l’autre côté et voir ce qui se cache derrière. On inspire, on expire, on choisit les outils qui vont nous aider, et c’est parti ! 

     

    Et toi, as-tu des outils favoris pour dépasser tes peurs ? Dis-moi tout en commentaire !

    Les mudras, des gestes qui font du bien

    Les mudras, des gestes qui font du bien

    En débutant ma formation de professeure de yoga, j’ai découvert les mudras. Je connaissais déjà le nom d’Anjali Mudra (les mains au coeur en prière), mais je ne savais pas que les mudras, c’était un monde à part entière.

    Et en fait, c’est même tout un univers ! Faits de mille gestes des mains et des doigts (mais pas que), les mudras font circuler l’énergie dans le corps. Mudra, en sanskrit, ça veut dire « sceau », mais ça peut être aussi l’association de « mud », joie, et de « ru », déclencher : faire jaillir la joie, j’adore !

    A travers la position des doigts, nous canalisons l’énergie vers une zone précise du corps. Je les inclus beaucoup dans mes séances de yoga. Pour moi, ils font partie de ces outils que l’on peut facilement emporter avec soi et ressortir au besoin, dans notre vie de tous les jours.

    Il est intéressant de les pratiquer en conscience, en dirigeant notre attention sur nos ressentis et notre respiration et en accompagnant le geste d’une intention. On peut aussi pratiquer les mudras dans notre quotidien, dans les transports, devant la télévision etc.

    Quand vous pratiquez les mudras, soyez vraiment en contact avec vos sensations. Si vous ne vous sentez pas bien ou si vous ressentez le moindre signe que la mudra ne vous convient pas, séparez vos mains et respirez profondément. La sensation désagréable devrait se dissiper aussitôt.

    Je vous présente aujourd’hui 3 de mes mudras préférés : pour cultiver la joie, pour devenir le maître du temps (si si) et pour s’enraciner.

    Garuda Mudra

    Vous me verrez par exemple parfois les mains sur le coeur, avec un peu l’air de planer. Je suis en train de faire Garuda Mudra, la mudra de la joie. Garuda, ça veut dire « aigle », et je me sens vraiment pousser des ailes quand je fais cette mudra.

    La main droite sur la poitrine, la main gauche par-dessus, les pouces entrelacés l’un à l’autre et les autres doigts étendus, comme les ailes de l’aigle ! Vous pouvez y joindre une intention liée à la liberté et à la joie (« je me sens libre, je suis joyeuse » par exemple).

    Kaleswara Mudra, le maître du temps

    C’est la première Mudra que j’ai apprise pendant ma formation. Elle nous a été enseignée avec l’objectif de nous aider à dégager le temps nécessaire dans nos vies quotidiennes pour la formation.

    Bien sûr, pratiquer cette mudra ne fait pas apparaitre le temps par magie. Elle nous aide à calmer le tourbillon des pensées, à prioriser et ainsi à mettre notre énergie là où c’est nécessaire. Je l’ai beaucoup pratiquée en début de formation et j’en ai même parlé autour de moi !

    Pour se positionner dans cette mudra, on commence par placer ses mains au coeur, puis à écarter les mains l’une de l’autre, avec le bout des majeurs et des pouces qui continuent de se toucher. Les index, annulaires et auriculaires sont repliés vers l’intérieur. Les pouces pointent vers le bas, on obtient un coeur. On place la mudra contre son coeur, et on peut choisir une intention en lien avec la mudra.

    Muladhara Chakra Mudra

    Une autre de mes mudras préférées, favorisant l’enracinement (Muladhara chakra, c’est le premier chakra, le chakra racine). Elle permet de remettre les mâchoires et les os du bassin en place (oui, les deux !). Elle aide également à renforcer l’équilibre.

    Pour la pratiquer, les majeurs sont repliés vers la paume des mains, les pouces sont côte à côte sur toute leur longueur, et les autres doigts se touchent à leurs extrêmités. On adopte une intention liée à la sérénité, à l’équilibre, en fonction de nos besoins.

    Il n’est pas nécessaire de les pratiquer uniquement dans un contexte de yoga ou de méditation. Ce sont des outils qu’on peut emmener dans notre vie de tous les jours, faites vivre les mudras avec vous, emmenez-les partout avec vous, et utilisez les ! Il est vrai qu’on a parfois du mal à penser à elles quand on est pris dans l’action, dans nos problèmes du quotidien, ce qui rend d’autant plus important de les pratiquer régulièrement sur le tapis, pour penser à les pratiquer dans nos vies.

    PS : sur ces photos, je souris les yeux ouverts, mais bien sûr, dans votre pratique, prenez le temps de fermer les yeux et passez autant de temps que vous le souhaitez sur chacune des mudras. Plus vous y consacrez du temps, et plus vous y sentirez des effets !